Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/85

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qua, furieuse, Mme  d’Héricourt. Si vous défendez les unes, vous êtes bien impertinente avec les autres. »

M. Renouvier, heureux d’un succès qu’il avait alors, souhaitait le mien. Son éditeur venait de mettre en vente une édition remaniée du premier volume de ses Essais de critique générale, accueillie avec une grande faveur, surtout à l’étranger, par le public spécial qui attendait et discutait ses œuvres avec un intérêt croissant.

Lorsqu’on annonçait un livre de M. Renouvier, ou qu’on le citait à propos d’un article, presque toujours on rappelait son admirable projet d’organisation de la République, Le Gouvernement direct, dans lequel il avait attaqué, avec une si grande puissance de logique, Louis-Napoléon en 1851.

***

« L’Empire commence visiblement à s’entamer dans les villes, nous disait un soir M. Renouvier, il n’est plus acclamé que dans les campagnes qui continuent à s’enrichir. »

La violente haine de Jules Favre, dont le grand talent oratoire soulignait toutes les fautes gouvernementales par des allusions pleines de sous-entendus, mordait sur les esprits déjà lassés de la soumission. Ernest Picard, avec ses