Lully. Nous avons composé ensemble plusieurs entrées de ballets, dansés à la cour devant le roi, cousez-moi tout cela ensemble tant bien que mal avec quelques récitatifs, et je me charge de tout faire aller pour le mieux. Si cela n’est pas trop mauvais, nous le ferons jouer à Paris en attendant Armide, que cela va un peu retarder.
— Revenez donc demain matin, lui dit Quinault, et je serai bien avancé. Voyez d’avance vos acteurs et vos danseurs.
— Oh ! pour mes danseurs, cela ne m’inquiète guère ; je les prendrai tous à la cour, de cette façon on les trouvera tous bons.
Le lendemain, Quinault avait broché une espèce d’amphigouri, auquel à la rigueur on pouvait donner le titre du Temple de la Paix, quoique au fait on eût pu tout aussi bien lui appliquer celui du Temple de la Gloire, du Temple de l’Hymen et de tous les temples imaginables.
Trois jours après, on répétait à Versailles le nouvel ouvrage de Lully. M. de Conti devait danser un pas avec la duchesse de Bourbon, mademoiselle de Blois avec le danseur Pecourt, et le danseur Fabvier avec la marquise de Mouy. Le chant n’était que fort accessoire dans cet ouvrage, mais on avait encore trouvé moyen d’y intercaler quelques morceaux à effet pour les demoiselles Aubry et Verdier, et les sieurs Beaumavielle et Reignier, fameux chanteurs du temps.
Le jour de la représentation, Lully qui avait surveillé tous les détails, croyait n’avoir rien oublié,