la voix la plus fausse qu’ait jamais possédée un vaudevilliste, vous ne vous êtes guère douté qu’il est d’origine musicienne, et que son père, Marie Langlé, italien malgré la désinence toute française de son nom, était un des habiles contrapuntistes du dernier siècle, qui eut l’honneur d’être le maître de Dalayrac. Je m’adressai donc à Ferdinand Langlé pour lui demander si, dans les papiers de son père, il n’aurait pas trouvé quelques documents sur Dalayrac, dont il n’existe pas de biographie complète. Après avoir répondu à ma demande, F. Langlé ajouta :
— Si tu veux, je pourrai te raconter quelques anecdotes musicales que j’ai entendu dire à ma mère, et qui pourront t’intéresser.
— Je le remerciai vivement de sa proposition, et comme on n’est jamais plus seul qu’au milieu de vingt personnes qui parlent tout haut, je le priai de ne pas tarder davantage à m’apprendre quelqu’une des particularités qu’il pourrait savoir.
— Tiens, me dit-il, veux-tu que je te raconte l’histoire du violon de fer-blanc ?…
Vous jugez de l’intérêt que ce mot seul ne manqua pas d’exciter en moi. Je me rappelai sur-le-champ la vente de Séguin, et mon camarade l’Anglais qui courait toujours après l’histoire que j’allais sans doute apprendre. Je fus donc tout oreilles au récit de F. Langlé que je regrette de ne pouvoir vous rendre, comme il me l’a fait.
« Un beau soir d’été, mon père et Viotti allèrent se promener aux Champs-Élysées, et finirent par s’asseoir