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Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/309

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À six heures du matin, Dalayrac arrivait tout essoufflé chez son professeur, lui soumettait ses premiers essais, en recevait les meilleurs conseils ; et tout cela se faisait en se promenant d’une chambre à l’autre, suivant que les besoins de la toilette faisaient passer Langlé de sa chambre à son cabinet de toilette ou à sa salle à manger.

Les progrès de Dalayrac furent d’autant plus rapides, que Langlé, voyant qu’il avait affaire à un jeune homme rempli d’imagination, ne lui apprit que juste ce qu’il fallait pour transcrire ses idées à peu près régulièrement. On a souvent fait un titre de gloire à Langlé d’avoir produit un tel élève ; mais le genre de succès qu’ont obtenu les ouvrages de Dalayrac, prouve qu’il dut fort peu à son professeur et beaucoup à sa propre nature, à son excellent instinct dramatique et à son imagination abondante et variée.

Quoi qu’il en soit, si le maître fut fier de son élève, l’élève fut toujours reconnaissant des soins du maître, et il eut plus tard une occasion de prouver quel bon souvenir il en avait conservé.

Langlé, nommé maître de chant à la création du Conservatoire, vit sa place supprimée, lors de la réforme de cet établissement en 1802. Dalayrac sollicita et obtint pour lui la place de bibliothécaire, qu’il conserva jusqu’à sa mort.

Dès que Dalayrac se vit en état d’écrire, il voulut utiliser le fruit de ses leçons, et il composa des quatuors pour instruments à cordes, qui furent publiés