Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
266
SOUVENIRS D’UN MUSICIEN.

Dalayrac mourut à cinquante-six ans. Son ouvrage posthume, le Poëte et le Musicien, ne fut joué que deux ans après sa mort. Ce fut l’acteur et compositeur Solié qui en dirigea les répétitions. Il n’obtint qu’un médiocre succès, et ne méritait pas un meilleur sort. La partition en a été gravée : on n’y retrouve qu’un calque décoloré de ses précédentes productions. Lina ou le Mystère, l’un de ses derniers ouvrages, renferme de charmantes choses et peut être placé à côté de ses meilleurs opéras. Il est probable qu’il eût beaucoup modifié son œuvre aux répétitions, mais il est plus que douteux qu’il eût pu l’améliorer au point de lui procurer un succès durable.

Plusieurs ouvrages de Dalayrac sont restés au répertoire, quelques-uns de ceux qu’on a abandonnés pourraient être repris avec avantage, et, quelques progrès que la musique ait faits depuis quarante ans, on trouverait encore dans leur exécution le charme qui s’attache toujours aux mélodies franches, aisées, naturelles, à l’esprit et au sentiment parfaits, sans lesquels on ne sera jamais qu’un médiocre compositeur.


FIN.