Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/33

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par un mot français comme nous par un mot latin : on dit : encore ! à Londres et bis ! à Paris.

Un certain capitaine Livins fit alors la traduction de la pièce de Scribe sur la musique d’Auber, et présenta son travail au théâtre de Drury-Lane. Le célèbre et vieux Braham fut chargé du rôle de Mazaniello et il retrancha de son rôle le duo : Amour sacré de la patrie et l’air du Sommeil, et comme il ne lui restait plus rien à chanter, il voulut intercaler quelques airs de compositeurs anglais. Livins eut le courage et le bon esprit de s’y opposer, et il proposa à Braham diverses mélodies d’Auber. Le choix du chanteur s’arrêta sur les couplets de Lemonnier dans le Concert à la cour : Pourquoi pleurer ? pour remplacer l’air du Sommeil, et à chaque représentation ce morceau était bissé, ou, pour mieux dire, encoré (pour traduire exactement l’encora anglais).

Mason avait fait faillite et Laporte le remplaça comme directeur du King’s théâtre. Il me demanda alors un ballet en trois actes dont le livret était du maître de ballet Deshayes.

Je retournai à Paris pour écrire mon ballet et je retournai le monter à Londres au commencement de 1834. Je quittai Paris le jour même de l’enterrement d’Hérold. Mon ballet était dansé par Perrot, Albert, Coulon, Mmes Pauline Leroux et Montessu. Il eut un grand succès, même de musique. J’en ai