Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/41

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propre intérêt il voulait me conserver quelque chose. Bonnaire était un de mes bons amis, c’est lui qui avait placé mon premier argent, et c’était à ses bons soins que je devais d’avoir économisé la somme qu’il avait entre les mains : je cédai à son désir. Un an après il faisait faillite, et je perdais entièrement ce qu’il avait voulu me conserver.

Je payai 50,000 francs comptant et je fis des billets pour pareille somme.

Mais un mois, deux mois, trois mois se passèrent sans que je pusse tirer un sol de Thibaudeau. Je rompis avec lui et je m’associai avec Mirecourt jeune, qui avait été l’homme de d’Arlincourt. Ils avaient eu deux millions pour leur affaire, il s’agissait de les retrouver. Le capiliste en avait disposé. Me|Châle, agréé au tribunal de commerce, dont ce capitaliste avait été le client, se chargea de notre affaire. Nous achetâmes d’abord la propriété du Cirque, il n’y avait que 250,000 francs à payer d’abord, le reste étant en annuités ; 200,000 francs suffisaient pour les réparations, 100,000 francs à me rembourser et pareille somme pour fonds de roulement. On pouvait marcher avec moins de 800,000 francs. On mit l’affaire en actions, il s’agissait d’avoir un banquier pour avancer les sommes nécessaires : nous n’en trouvâmes pas. Nous étions aux premiers mois de 1817. Je commençais à être poursuivi pour le paiement de mes 50,000 francs de billets. J’étais