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ZYWILA.

« Kniaz Iwan, je suis Poray qui deux fois ai défait tes soldats et par qui tu es cerné de toutes parts. Je viens remettre dans tes mains la ville et son prince avec toutes ses richesses et son armée. Il faut seulement que tu t’engages par un serment solennel à ne pas anéantir la population par le fer et le feu, et à me donner pour femme en toute sécurité certaine princesse détenue dans la ville.

Déjà allait poindre l’aurore du jour de la fête de Perun, et ce jour-là devait avoir lieu le supplice de la princesse Zywila.

Soudain un fracas et un tumulte inattendus s’élèvent dans la ville ; les citoyens les plus énergiques périssent en s’opposant à cette violente irruption ; dominés par la crainte, les autres font leur soumission à l’ennemi.

Poray brise les portes de la prison et trouve, c’est honteux à dire, sa bien-aimée, pâle, à moitié morte, abandonnée sur une couche grossière dans un obscur cachot. À la vue de Poray, elle perdit connaissance.

On la transporta dans la rue pour la faire revenir à elle et rappeler ses esprits. On s’empressait autour d’elle, sans qu’elle sortît de son évanouissement ; à ce spectacle, le peuple accourut ; il y eut des plaintes et de grands cris : elle demeurait privée de sentiment. À la fin elle ouvrit des yeux reconnaissants et fut