CHAPITRE XIII
Le lendemain était jour de fête et de libations. Dans la Grèce entière et surtout vers la rive athénienne, les vendanges commençaient par des prémices offertes à Dyonisos. Les villages, les cités, les sanctuaires, les oracles se remplissaient d’une foule bariolée et grouillante de prêtres, d’esclaves, d’histrions et de lutteurs, impatients de célébrer les Bacchanales. Et c’était, d’un bout à l’autre de la Terre Sacrée, fragrante de la senteur âcre des treilles, un long frisson orgiaque dans lequel semblaient bruire le galop des faunes en rut, la plainte des nymphes renversées, le rire de Pan, aigu comme un fifre.
Ictinus l’Hypogète, après une nuit passée en rêves nerveux, s’était rendu de bon matin au Temple, tâchant d’évoquer sur les murs couverts d’esquisses l’apparition de la veille. N’était-ce pas une allégorie vivante, d’ailleurs, que ce jeune garçon aux yeux clos qui refusait son sourire à la vie ? Pareil à