Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/100

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Nelly, débarquait près d’eux, collée, il n’y avait pas d’autre mot, avec Minosoff !

Cependant, sur la Piazza inévitable, moins de chapeaux se soulevèrent au passage de Muriel. Seuls, quelques commis cordonniers, tailleurs ou barbieri lui adressèrent d’équivoques sourires, souhaitant leur tour. Ils montèrent, lui, accompagnant la jeune fille, l’usuel et large escalier de pierre. Lorsqu’ils arrivèrent au seuil de la villa tranquille, le soleil brillait sur les choses. Parmi les roses folles et les lys purs, des fleurs de passion éclaboussaient les feuilles noires des figuiers avec leurs ostensoirs d’or. Quelque part, en d’invisibles concerts, des cigales crissaient…

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Le soir, Gérard vint lui dire au revoir. Il la trouva sur sa terrasse, étendue au clair de lune tiède, toute vêtue de pâleur et de pénombres bleues. Au-dessus de leur tête, un olivier que la brise de la Tyrrhénienne agitait, faisait doucement et mystérieusement frissonner son feuillage. Muriel lui tendit les mains sans une parole. Elle ressemblait à je ne sais quelle évocation de Psappha enfant, et sa démarche paraissait aérienne sous le péplum blanc brodé d’argent qui la couvrait.

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