Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/126

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près de l’ancienne Basilica d’Auguste et s’arrête, brusquement coupé, face à la mer.

Or, ce désert s’anime de toute la jeunesse et de toute la gaieté de l’Île le soir de mi-août. Déjà, de leur observatoire, les amoureux pouvaient apercevoir les lumières qui grimpaient… qui grimpaient…

— Si nous y allions aussi ? suggérait Muriel. Puisque tu dis que les promis y vont avec leurs promises — ne suis-je pas ta fidanzata ?…

Une voiture justement venait de passer. Ils la hélèrent. Quelques minutes plus tard, après un saut à l’atelier, Gérard revenait s’attabler avec la jeune fille dans un petit restaurant bâti à mi-coteau près de la Piazza, qu’on baptisait d’un latino-tudesque « Gaudeamus ». Ils dînèrent en hâte d’un minestrone exquis et d’une blonde friture de poulpes. Puis, lestés d’un quartier de capretto grillé au four, ils vidèrent leur fiasco de vin léger au milieu de ces aromes de mortadelle et de parmesan, indice de toutes les trattorias italiennes. Enfin, munis à leur tour d’une lanterne qui leur donnait l’air du bonhomme Noël, ils partirent. La lune n’était pas encore levée quand ils arrivèrent en bas du Mont. Des rumeurs de joie bourdonnaient et fusaient en éclat, troublant le silence des campagnes. Un parfum