Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chasseur, et où d’affreux mégots hambourgeois bagués de la tête de Bismarck s’intitulaient « Imperiales extra finos » à vingt sous. Rien d’autre, hélas ! Devant la pénurie il s’exécutait, tendait pour du change un billet de cinquante lires au garçon qui lui en rendait ponctuellement quarante-neuf dont cinq en papier faux.

— Et où allez-vous mes chers ? disait Nelly qui avait retrouvé son aplomb ; j’imagine que vous piquez un petit vol hors du pigeonnier ? Aux premières nouvelles du tour à Ischia elle s’extasiait, puis, illuminée. — Oh ! Gérard, j’ai une si bonne idée ! est-ce que tu ne vas pas bouder… ? Si nous vous accompagnions ? Je ne connais rien du golfe…

— Mais peut-être que Monsieur, arguait Gérard en désignant le Russe, préférerait rester.

— Tout cela, donc, c’est la même chose pour moi, marmonnait Minosoff. Du moment, donc, que cela fait plaisir à Nelly… Maleine rageait. Évidemment, sa sœur était bonne fille et n’y voyait pas de mal. Ça lui faisait plaisir même, à Gérard, de la revoir ; elle allait régulariser sa situation avant peu. Aucune raison pour lui tenir rigueur. Tout de même, une drôle d’aventure. Avec les antécédents du Prince, avec ses histoires d’auto… Muriel qui paraissait très à son aise…