Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/5

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Tu es l’île de la Clarté, de la Langueur et du Calme, ô Capri !

Tibère t’a choisie, Bœcklin t’a rappelée, et Wagner, inconsciemment, s’est servi de tes voix.

Tes rochers roses, tes jardins en fleur, tes treilles aux grappes violettes ou dorées, ton atmosphère de phosphore semblent — de loin — laisser traîner sur le golfe limpide comme un long manteau de pierreries…

Et ceux qui aiment la Lumière vont vers Toi.

Tu es aussi la sirène qu’ont chanté la lyre virgilienne et les flûtes de Pan. La molle caresse des vagues sur tes rives, la nostalgie de tes parfums, la fraîcheur ruisselante de tes ombres, le sang latin qui palpite au cœur de tes jeunes filles, te rendent pareille à quelque voluptueux vaisseau dérivant, plein d’extase…

Et ceux qui aiment les Baisers vont vers Toi.

Mais tu es, ô Capri, surtout par la majesté de tes attitudes, par le bronze bleu de ton profil, par la