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Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/125

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LE BAISER

premiers ramenux de verveine, quand Mai se grise des parfums aux jardins…

Jacques, de ruelle en ruelle était arrivé dans un quartier misérable et désert. En face de lui la lagune et des iles. Une immensité immobile, très triste, avec de loin en loin pour indiquer les passes, de larges pieux noircis au faite et qui, réunis par trois ou quatre, semblaient des serpents se mordant en mer. Il demanda. C’était la Fondamenta Nuova. Et cette ile enclose, là ? Le cimetière. Et plus loin, Murano. Encore plus loin, à droite ? Burano, Torcello avec son clocher rose, et puis la petite église au milieu d’arbres, San-Francesco-del-Déserto.

— Saint-François-du-Desert ?

Jacques se fit répéter pour plus d’assurance. Il avait encore à l’esprit la légende contée parle gondolier sur la route du Lido. Le désert… Mais il avait de loin, au contraire l’aspect tranquille, l’aspect d’un monastère.

— Il n’y a plus personne, n’est-ce pas ?