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VENISE

les voix de Venise. Puis il vit mieux et c’était en amphithéâtre, telles qu’un collier de pierres, les plus diverses et les plus précieuses ; tout le golfe des Esclavons, depuis la Salute jusqu’à la Veneta Marina, collier où scintillaient ces fermoirs de corail : le Palais des Doges et la place Saint-Marc.

— Oh, nous irons, dis, nous irons, s’écria, transporté, le jeune homme en saisissant le bras de son ami, nous irons en masque et en grand manteau en frôlant des doigts la guitare, et des voix quelque chanson d’Amour, oh nous irons, dis, nous irons…

— Enfant ! Les fêtes vénitiennes, les plus jolies fêtes du monde, tu passeras ta vie à les imaginer. C’est le rôle du poète. Regarde si l’on ne croirait pas vivre dans le ciel.

— C’est vrai… ce silence d’abord, cette facilité de vie qui fait, m’a-t-on dit, des paresseux et jamais des misérables, puis ces ombres qui glissent, glissant sur l’eau, glissant sur les dal-