de la petite aveugle, de cette petite aveugle qui venait au théâtre entendre des voix, et l’associer, à l’exception des autres masques évocateurs, au besoin infini d’amour qui le hantait.
Jusqu’à la Casa Barbere, sur une interrogation de son jeune ami, Sforzi expliqua l’histoire que Venise commentait de façon mystérieuse, l’histoire de la Contarinetta.
Car c’était le surnom qu’on lui avait donné, le peuple italien ayant le sens exquis des diminutifs appropriés à la grâce et à la jeunesse. Descendante authentique des anciens doges, n’ayant que peu de relations avec ses nombreux cousins qui sans vergogne, à cause de leur fortune, s’étaient arrogés les droits au titre et au nom, elle vivait retirée dans son palais avec une vieille gouvernante, la gouvernante du feu prince, et un oncle encore plus âgé que la gouvernante. Ce palais était tout son avoir et de mauvaises langues prétendaient que n’ayant rien voulu