qu’elle vendait dans ces mêmes familles.
Cependant Contarinetta grandissait. Un soir que sa mer, depuis plusieurs jours malade, avait dépensé son dernier argent en médicaments et en bonbons pour sa fille, Contarinetta boudeuse trouva qu’elle avait encore faim après diner. Ne la jugez pas, elle ignorait. La vieille gouvernante qui ne savait rien non plus des leçons et de la pénurie extrême de la princesse, déclara tout de go derrière la malade que madame la Princesse était un peu regardante. Regardante ! cette femme qui, malade, n’avait pas pu gagner sa vie, leurs vies à toutes trois. Contarinetta, bouleversée, revint près du lit où sa mère souffrait. De suite la Princesse remarqua l’état anormal de son enfant.
— Qu’as-tu ? dit-elle très tendre.
La fillette avoua ; elle répéta les paroles de la gouvernante. La princesse fut admirable. Elle ne sourcilla point, car l’ignorance où restait Contarinetta était la seule épave de son