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NOTRE-DAME DES MERS MORTES

l’oncle, grâce à l’économie journalière, Contarinetta avait petit à petit garni l’appartement, fait arranger leur intérieur avec de la grâce et du goût. Ils pouvaient même recevoir une fois la semaine les quelques amis qui s’étaient dévoués à l’enfant, aller au théâtre l’hiver et l’été au Lido.

Ce fut dans ces conditions que Jacques de Liéven et Sforzi se présentèrent.

En gravissant l’escalier monumental où jadis avaient dû sonner l’épée des capitaines de galère, où avaient dû glisser le velours des patriciennes et le manteau dogal, en gravissant l’escalier monumental qui semblait résonner encore d’airs de victoire, mais qui maintenant était désert et triste, Jacques tremblait. Il préparait une phase d’ouverture. Sforzi lui avait dit : tu verras, ils sont très gentils, très accueillants. Le vieux est un type… Voilà qu’à cause du vieux ou d’autre chose, il avait peur d’entrer. Il aurait désiré attendre sur le palier, descendre même pour revenir une autre fois. Plus tard,