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XXI
LETTRES

rendons pleinement justice, en admirant leur savoir et leur courage, viennent en France pour négocier leurs services et trouvent chez nous une complaisance exceptionnelle.

Est-il-besoin d’avoir recours aux étrangers pour apprendre aux Français à se défendre chez eux, en cas de guerre aérienne ? Ne fera-t-on rien pour savoir s’ils en sont capables eux-mêmes ?

En mon âme et conscience, il y a onze ans, j’aurais eu droit à une récompense nationale de 1 million. Spontanément, avant toute décision, je déclarai l’abandonner au profit de la création de la première école d’aviation militaire[1]. Aujourd’hui, monsieur le Président, je viens réclamer, avec toute l’énergie d’un homme qui a vu s’accomplir une grande faute au détriment de la patrie, et qui craint de la voir se renouveler, ce million qui m’était destiné, pour l’employer à la fondation d’un prix national à décerner au premier aviateur français qui réaliserait un avion monté par deux officiers, et capable de faire le trajet, plusieurs fois répété, du camp de Satory au polygone de Vincennes, en passant sur Paris (but final de mes expériences de 1897).

Au nom de tous les amis de l’aviation, je vous supplie, monsieur le Président, vous trouvant au sein du conseil des ministres, de proposer une demande de 10 millions au Parlement, pour organiser une école d’aviation militaire et procéder aux études et essais que cette institution comportera ; et le Parlement, oubliant les discussions

  1. Voir ma lettre au ministre de la guerre, en date du 18 octobre 1897 dans la brochure : La Première Étape de l’Aviation militaire en france.