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L’AVIATION MILITAIRE

qu’il est permis d’en attendre sont tels, qu’il sera possible de tourner en vitesse dans des rayons très courts, l’avion penché transversalement dans le voisinage de 45°. Ces pirouettes hasardeuses ne seront atteintes que rarement ; elles supposent des ailes d’une très grande résistance et il les faudra ainsi, car les avions de ligne seront exposés à faire de ces virages sur place, malgré eux, surtout dans le combat, pour éviter un avion ennemi qui, se sentant perdu, chercherait le corps-à-corps, autrement dit l’abordage.

Les avions de ligne étant essentiellement manœuvriers, auront besoin de signaux particuliers, pour se tenir sur le le rang ou en défilé dans les diverses évolutions qu’ils accompliront ; ces signaux consisteront en des figures géométriques, points ou traits, de couleurs différentes, bien en vue et partant de l’avion du commandement ; nous verrons, plus tard, dans les cours d’exercices pratiques professés à l’école d’application, comment on s’en servira. Ces signaux, on le comprend, seront complètement indépendants de ceux employés par alphabets conventionnels pour correspondre avec la terre et entre détachements aériens.

L’armement principal prévu pour les avions de ligne sera la torpille, tout comme pour les torpilleurs, mais de préférence la moyenne, surtout la petite, employées sous les diverses formes suivantes : dans les combats entre avions, on pourra se servir des torpilles pendantes au bout d’un long fil d’acier très fin et très résistant, se déroulant ou s’enroulant sur un tambour ; le tout invisible pour l’ennemi ; l’explosion sera provoquée par le contact du haut de la torpille, où sera logé le détonateur, avec le corps ou les ailes de l’adversaire. Ce fil de suspension pourra être enroulé de nouveau ou abandonné. Les grenades ramées seront les plus employées, parce qu’on pourra les laisser tomber sur l’adversaire depuis n’importe quelle hauteur ; le cordon qui les retiendra entre elles pourra avoir 2 ou 3 mètres de longueur ; elles s’écarteront, l’une de l’autre dès leur chute, après un parcours de quelques mètres, par l’effet de l’air sur leurs surfaces dont la forme sera donnée en consé-