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XI

la bibliothèque de cheik-el-zaki


Sur la prière de Nour-el-Eïn qui voulait se débarrasser de toute surveillance, Cheik-el-Zaki consentit à ce que les esclaves de Mabrouka la suivissent dans sa nouvelle demeure. Au jour fixé pour le départ de l’ancienne épouse, il s’excusa auprès de ses élèves d’El-Azhar. Il allait de chambre en chambre, parlait aux portefaix, grondait les négresses qu’il trouvait trop lentes à la besogne. Les divans, les tapis, les ustensiles de cuisine s’accumulaient dans la cour. Il se penchait à la fenêtre, interpellait Khalil, le portier, qui regardait ce désordre de ses grands yeux mélancoliques :

— Pourquoi restes-tu assis, sans rien faire ? Aide les autres !

Il lui semblait que tous ces êtres conspiraient pour prolonger le séjour de Mabrouka sous son toit. « Je veux qu’elle soit installée ce soir, avant