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XXXI

sayed le vendeur d’oranges


Hawa avait supplié Mahmoud, s’était traînée à ses pieds, avait couvert ses mains de larmes et de baisers. Elle lui avait crié avec désespoir : « Non, Seigneur, ne dis pas que Goha n’est pas ton fils ! Pardonne-lui et pardonne à ta chienne ! » Mahmoud avait été inflexible. Alors Hawa avait demandé pour Goha un peu d’argent ou l’âne et les trois sacs de fèves qui restaient, pour qu’il pût gagner sa vie. Cela aussi Mahmoud l’avait refusé et, en se levant, il avait repoussé Hawa loin de lui, brutalement.

Il était à peine sorti que Hawa se releva et, calmement, renoua le mandil qui lui était tombé sur les épaules. Elle dit à Goha :

— Ne pleure pas… Ton père te refuse de l’argent et te refuse un âne, Allah nous protégera ! Sèche tes yeux et va faire ton paquet.