Page:Ades - Josipovici - Mirbeau - Le Livre de Goha le Simple.djvu/397

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m’attend… Ah ! tu as de belles mains ! Ah ! tu as de belles mamelles !

Il s’élança. Cheik-el-Zaki se jeta sur lui.

— Qu’est-ce que tu dis ? La cheika ? Qu’est-ce que tu dis ?

Il lui fallait des explications. La jalousie lui broyait le cœur. Quelle était cette femme qui l’attendait ?

— Où est-elle ? réponds !… montre-la-moi !… Ah ! tu te figures que je vais te laisser descendre que je vais vous permettre de vous rencontrer…

Pour la première fois, il voit en Goha son égal et son ennemi.

— Tu m’as toujours trompé avec tes airs d’imbécile ! reprit-il haineusement… Mais ce soir vous ne ferez pas vos saletés ensemble !

Cependant, Goha qui se débattait réussit à dégager ses poings et de toutes ses forces les abattit sur le crâne du cheik. Puis, avec un hurlement de joie, il s’élança hors de la chambre.

Cheik-el-Zaki, qui s’était laissé tomber sur le divan, revint à lui en entendant la voix de Mabrouka :

— Viens voir, mon chéri, dit-elle… Il y a bien un quart d’heure que Goha converse devant notre porte avec une femme.

El-Zaki se pencha à la fenêtre et vit cette folle image, surgie de son cerveau : Goha et Nour-el-Eïn, s’éloignant, serrés l’un contre l’autre.