Page:Adhémar - La philosophie des sciences et le problème religieux.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de l’émission se trouva en présence de faits nouveaux de la plus haute importance, et qui étaient en contradiction avec elle.

L’on tenta de surajouter des hypothèses… force fut bien de se rallier à une autre théorie, d’aspect cartésien, la théorie des ondulations, ébauchée par Huyghens et Young, créée par Fresnel.

Auguste Fresnel écrivait, le 5 juillet 1814, à son frère Léonor : « Suivant le système de Newton, les molécules lumineuses s’élancent des corps radieux pour arriver jusqu’à nous. Mais n’est-il pas probable que, dans un corps qui lance de la lumière, les molécules lumineuses doivent être chassées avec plus ou moins de vitesse, puisqu’elles ne se trouvent pas toutes dans les mêmes circonstances ? Or, si l’on admet que les molécules lumineuses, en partant du soleil, par exemple, peuvent avoir différentes vitesses, il s’ensuit qu’elles peuvent avoir différents degrés de réfrangibilité… Il s’ensuivrait que les premiers rayons qui nous arriveraient après une éclipse de soleil seraient des rayons rouges. Or, d’après un calcul que j’ai fait, il s’écoulerait assez de temps entre l’arrivée des rayons rouges et des rayons violets pour que nous aperçussions la différence de couleur. Mais nous savons par l’expérience qu’il n’en est rien… Je suis fort tenté de croire aux vibrations d’un fluide particulier pour la transmission de la lumière et de la chaleur (4). »