Page:Adhémar - La philosophie des sciences et le problème religieux.djvu/35

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Qui oserait aujourd’hui parler d’un langage adéquat ?

Nos idées actuelles sont, je ne dirai pas plus vraies, mais certainement mieux orientées qu’elles ne l’étaient il y a cinquante ans.

La même époque qui voulait démontrer le postulat des parallèles, dit postulat d’Euclide, a cru à la réalité absolue de l’éther, à la théorie mécanique cartésienne de la chaleur…

Elle n’a pas réussi, ayant été beaucoup trop aprioriste, ayant trop cru que la nature ne demandait qu’à venir se ranger dans les cadres construits par l’esprit. C’est le contraire qui a lieu et c’est nous qui, docilement, devons défaire et refaire indéfiniment nos cadres rationnels, si nous voulons serrer de plus en plus la réalité.

Descartes avait fait trop espérer, Comte voudrait nous faire trop désespérer.

Nous devons remercier ceux qui, sous l’influence plus ou moins directe de Kant, nous ont donné une meilleure orientation, MM. H. Poincaré, P. Duhem, G. Milhaud.