Page:Adhémar - La philosophie des sciences et le problème religieux.djvu/47

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En somme, est-ce à dire autre chose que ceci : La Science ne sera jamais achevée ? Ni un homme ni plusieurs n’aboutiront jamais à une synthèse discursive intégrale et définitive de l’Univers, mais seulement l’on peut espérer une orientation toujours meilleure de nos systèmes scientifiques et philosophiques, jamais une solution rationnelle définitive de l’énigme qui nous tourmente.

Descartes avait proclamé l’espoir grandiose du mécanisme Universel.

Mais qu’est la masse totale de l’Univers ; quelle est l’énergie totale de l’Univers ? La Science ne pose pas de question de ce genre. Ces notions proviennent d’une gigantesque extrapolation qui ne saurait être fondée.

Nous entrerions dans le domaine du rêve et de la poésie pure à vouloir prendre strictement à la lettre le mot de mécanisme universel.

Mais si un génie comparable à celui de Descartes peut nous proposer, par un élan, trop formidable, de dépasser le but accessible, s’il peut se tromper sur un fait présent ou futur, il ne se trompe jamais en fixant une orientation générale.

Il donne bien une tangente à la courbe, à l’origine, mais la courbe pourra, plus loin, être différente de celle qu’il prévoyait !

Descartes, et c’est là son grand titre de gloire, a ouvert la voie à l’établissement d’une image ma-