Page:Adhémar - La philosophie des sciences et le problème religieux.djvu/51

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nos prises, l’on peut espérer d’en formuler une Algorithmie approximative, mais l’intellectualiste, qui veut tout résumer en formules claires, n’aura que déceptions.

Chaque phénomène est unique, se compose d’une agglomération de singularités.

L’Intellectualisme est trop étroit. Lorsque Taine essaye d’expliquer totalement l’œuvre d’art par la race, le milieu, le moment, il fait, certes, œuvre belle et utile et, comme le savant qui cherche à donner une explication mécanique d’un phénomène, il a partiellement raison, mais M. Brunetière a raison également de lui répondre : « L’œuvre d’art, avant d’être un signe, est une œuvre d’art, elle existe en elle-même (12) ».

L’Intellectualisme est une prison trop étroite : « Les Allemands, disait Wagner (13), n’ont pas d’opéra national parce qu’ils sont trop intellectuels, trop consciencieux et trop savants pour créer des figures vivantes ; ils se complaisent dans les subtilités scolastiques du contrepoint… ils introduisent dans l’opéra, où il faudrait de la vie et de la passion, les complications arides… il faut que le compositeur moderne soit homme… »

Il est aussi impossible, dirons-nous avec M. Le Roy, de comprendre la Science d’un point de vue purement intellectualiste que de juger ou de