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Page:Adhémar - La philosophie des sciences et le problème religieux.djvu/57

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satisfait, les uns courent à leurs plaisirs — nous n’avons qu’à nous détourner d’eux avec mépris — les autres veulent penser. En particulier, ils veulent savoir afin de prévoir, ils veulent lutter contre le mystère qui les étreint de toutes parts.

Cette lutte a engendré la Science.

L’on apercevait quelque ombre de cercle vicieux. Le sens commun aidait à passer outre. L’on sentait confusément une incohérence logique. Tant pis ! Il fallait marcher d’abord et l’on reviendrait plus tard en arrière.

L’on avait cru, par exemple, avec l’éther de Fresnel, que l’on tenait un système du monde : l’éther vibrant d’une manière, c’était la lumière ; l’éther vibrant dans les corps et en agitant les atomes, c’était le chaud ; la matière elle-même, c’était de l’éther dans divers états de condensation.

Puis l’on a reconnu que l’optique se pouvait expliquer autrement ; que le phénomène calorifique semble irréversible, tandis que le Mécanisme est, par essence, réversible. En même temps, les hommes de laboratoire découvraient cent phénomènes nouveaux qu’il fallait expliquer.

L’on avait donc mieux à faire que se lamenter et l’on cherchait de nouvelles voies théoriques en s’essayant à les relier, plus ou moins, aux anciennes.

Ainsi s’est faite la Science, de progrès, de