Page:Adhémar - La philosophie des sciences et le problème religieux.djvu/59

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Philosophie du « devenir », qui regarde Héraclite comme l’un de ses plus lointains ancêtres, Positivisme nouveau, Positivisme de l’esprit, qui cherche à fondre l’un dans l’autre Idéalisme et Réalisme, elle voudrait surtout que la Logique statique de la preuve cédât le pas à la Logique dynamique de l’invention, de la découverte.

Il fallait, en effet, que l’on perdît un peu de vue l’étude des conditions d’existence idéales d’une Science supposée faite pour examiner la Science qui se forme, qui devient…

Tous ceux qui se sont livrés à la recherche scientifique, le mathématicien dans son cabinet, le physicien dans son laboratoire, le géologue devant son terrain, tous ceux-là savent que, le plus souvent, l’on ne fait une découverte que par des considérations que postérieurement l’on reconnaît insuffisantes.

Alors l’on reprend la question à l’origine et l’on s’élève peu à peu, de façon dogmatique, jusqu’au résultat. Mais ce labeur complet, consciencieux, est long, pénible et si l’on avait pris cette route pour commencer, sans avoir d’abord, par des à peu près intuitifs, deviné un résultat l’on se serait presque toujours arrêté en chemin, harassé de fatigue et découragé !

Cette Psychologie, très complexe, de l’homme de Science, doit servir de point de départ au renouvellement de la philosophie des Sciences, à une réaction contre les étroitesses de l’Intellectualisme.