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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 1.djvu/252

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CEREBROLOGIE

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raine, iS^S, iS^^). Henri de rEpinois(Zfs Catacombes de Rome, 18 ; 4. 1879, 1896) ; A. Baiidrillart (Zes Catacombes de Borne, 1908) ; Maurice Besnier (Les Catacombes de Home, 1909) ; pour TAUemagne, au docteur F.-X. Kraus (Romn sotterranea, 1874) ; pour la Suède, à M. Cenlerwall. Dans le voisinage immédiat du niaitre se sont formés de vaillants disciples, auteurs eux-mêmes de travaux importants sur les antiquités chrétiennes : Henry Stevenson, qui a décrit le cimetière de Saint-Zotique, au dixième mille de la voie Labicane (1876) ; Mariano Armellini, qui a étudié le cimetière de Prétextât (187^), le cimetière de Sainte-Agnès (1880), et a fait paraître en 1884 une description populaire des anciens cimetières de Rome ; Orazio Maruccbi, qui a publié des études sur la crypte sépulcrale de Saint-Valentin (1878) et la basilique de Saintc-Symphorose (1878). des Eléments d^archéologie chrétienne (1899-1900), et dirige aujourd’hui le Nuovo BuUettino di archeologia cristiana, qui continue depuis 1894 le BuUettino de M. de Rossi. Le même savant a fait paraître, en mai 1909, le i*^’" fascicule de la continuation, dirigée par la Commission d’archéologie sacrée de la Bonia sotterranea cristiana de Rossi.

Pariui les ouvrages récents sur larchéologie des premiers siècles, nous ne devons point oublier les dictionnaires. Le premier Dictionnaire des antiquités chrétiennes a été publié en j865 par M. Fabbé Martigny, qui en a donné en 187’j une seconde édition très augmentée ; puis a paru en Angleterre le Dictionary of christian antiquities, édité par Smith, 1875-1880, avec la collaboration de nombreux érudits appartenant presque tous à TEglise anglicane ; enfin, le docteur Kraus a terminé (1882-1886) sa Real-Encyklopædie der christUchen Alterthilmer. Un recueil beaucoup plus considérable, et qui dépassera par l’abondance des matières, comme par la richesse et l’exactitude de l’érudition, tous ses prédécesseiu’s est le Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie, commencé en 1908 sous la direction de dom Cabrol. Citons aussi le savant Manuel d’archéologie chrétienne (1907, 2 vol.) publié par dom H. Leclercq. L’art chrétien a été l’objet de publications importantes ; outre le lÎAre de Garrucci, on doit citer les Etudes sur les monuments primitifs de la peinture chrétienne en Italie (1885), de M. Lefort, consacrées surtout aux fresques des catacombes, L’archéologie chrétienne de M. Pératé (1892), et l’ouvrage posthume de Palmer, Early christian srmbolism (1885). édité par MM. Northcote et Brownlow. Les images de la vierge Marie dans les catacombes ont été étudiées de nouveau par M. Liell, Die Darstellungen der allerseligsten Jungfrau und Gottesbærerin Maria auf den Kunstdenkmælern der Katakomben, 1887. Mais l’ouvrage capital sur l’art chrétien dans les catacombes est le livre de Mgr Wilpert, Borna sotterranea. Le pitture délie catacombe romane (Rome, in-folio, 1908).

De nombreux érudits protestants ont, en ce siècle, essayé de réagir contre les résultats obtenus par l’étude impartiale des catacombes chrétiennes. Le petit livre de Mac Caul, Christian epitaphs of the fîrst centuries, 1869, n’offre aucune trace de préoceupations confessionnelles ; mais il en est tout autrement des ouvrages de Kip, The catacombs of Bome, 1854 ; Mariott, The Testimony of the catacombs, 1870 ; Parker, The catacombs, 1870 ; Ludwig, Ein Blick in die Boemischen Katakomben, 1876 ; Withrow, The catacombs of Bome and their testimony relative to primitive christianity, 1877 ; Schultze, Archeologische Studien iiber altchristliche Monumente, 1880 ; Die Katakomben, 1882 ; Roller, Les catacombes de Bome, 1881 ; Marignan, Etudes d’iconographie religieuse, 1 iSBn. I

L’étude des cimetières chrétiens situés hors de Rome n’entrant pas dans le cadre de cet article, je me contente de renvoyer à la Beal-Encyklopædie de Kraus, Katakomben, t. I, p. 114-136.

P. Allard.


CEREBROLOGIE. — I. Ses conditions. Introspection et observation. — II. Théories matérialistes. — III. Faits et expériences, — IV. Doctrine des localisations cérébrales, — V. Lobe de la mémoire Langage. — VI. Aliénation mentale. Mysticisme. Crime. — VII. Actions acquises. Ignorances. — VIII. L’intelligence et le cerveau. Le singe et l’homme. La non-localisation de l’intelligence. Conclusion.

I. — La cérébrologie est la science des fonctions du cerveau. C’est avant tout une science d’observation ; et, comme telle, elle est et doit demeurer étrangère à toute idée préconçue, à toute préoccupation doctrinale. Mais elle n’échappe pas à la condition commune : elle doit tenir compte de toutes les données du problème, user de toutes les sources d’information, elle veut être subordonnée à la raison en s’inspirant des faits. L’observateur doit être doublé d’un psychologue.

Deux sources distinctes mais également nécessaires : l’introspection ou observation interne et l’observation externe, cette dernière subdivisée elle-même en expérimentale et en clinique. Toutes les fois qu’elle méconnaît ou néglige l’une de ces sources, la cérébrologie s’égare nécessairement. C’est son triste sort depuis plus de cent ans. Le matérialisme s’en est emparé ; il l’a misérablement déviée et trahie, en faisant une machine de guerre contre le spiritualisme, contre la foi chrétienne. Il faut la rendre à elle-même, la restituer dans son intégrité et dans son honneur sur le terrain solide des faits. A ce titre elle devient une des ressources de l’apologétique et loin de porter atteinte à l’existence de l’àme, dépose en sa faveur.

D’ailleurs, le matérialisme n’est pas le seul ennemi de la cérébrologie sérieuse. Le spiritualisme cartésien en est un autre, non moins redoutable : il méconnaît les conditions physiologiques de la pensée, l’unité fondamentale de notre nature.

n. — Quelles sont les fonctions du cerveau ? Elles sont multiples et complexes. On a tôt fait de déclarer que le cerveau produit toutes les manifestations psychiques. Il faut s’expliquer et s’entendre. De la boîte crânienne surgissent non seulement des mouvements et des sensations, mais des sentiments, des désirs, des volitions, des idées, qui n’ont pas de lien causal, pas d’identité, pas de mesure commune, qui dépassent manifestement le domaine de la matière inanimée. Dira-t-on que ces manifestations psychiques sont équivalentes aux modes vai’iés de l’activité commune ? Mais cette activité même est d’un ordre nettement supérieur à celui de la matière brute. Demandez-le plutôt aux fameux laboratoires de psychophysiologie qui ont eu l’ambition d’en donner l’exacte mesure et qui ont piteusement échoué dans leur tâche. Il y a une gradation marquée, une hiérarchie manifeste dans les facultés psychiques. La sensation n’est pas la vie purement organique, la pensée est bien au-dessus de la sensation, la volonté est supérieure à la pensée qu’elle régit, le libre arbitre échappe à la fatalité animale qui le conditionne.

En dépit de ses principes. Descartes est avec son dualisme le père du matérialisme moderne. Sous son influence, lentement l’opinion s’est faite que le cer veau et siu’tout la couche grise corticale étaient le siège de la sensibilité consciente, de l’intelligence. La

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