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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 1.djvu/285

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CLERGÉ (CRIMINALITÉ DU)

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CONDAMNATIONS CRIMINELLES

PRONONCÉES DE 1898 à 1901

CONTRE LES PRINCIPALES PROFESSIONS LIBÉRALES

PROFESSIONS

Notaires, avocats, avoués, huisiiers. etc

Médecins, chirurg., sagesfemmes, pharmar

Artistes

Professeurs i,..

gj I laïques….

instituteurs’6 6 Clergé et Congrégations (personn. enseig. compris)

38. 000

43.620 23.636

I I o. 669 Go. 625

a32.44’48, 68

15, 85 27, 9a

6, 33 5, 36

3, 01

Et ce sont ses adversaires déterminés qui sont au pouvoir et dans toutes les administrations. Voilà ceux qui mettent la justice en mouvement, qui accusent, qui nomment ensuite et trient sur le volet les jurys appelés à juger ceux qu’ils ont accusés, qui dressent enfin la statistique des condamnés et les classent par catégories !

Si les résultats restent favorables, dans ces conditions, à la classe sociale qu’ils détestent le plus, c’est évidemment qu’il n’est pas possible de les mettre en doute.

III. La criminalité dans le personnel laïque de l’enseignement

Les professeurs et instituteurs laïques font partie des professions libérales dont nous venons de nous occuper. Mais ce qui les concerne doit être mis particulièrement en relief pour deux motifs : d’abord à cause des polémiques ardentes que la question a soulevées, et puis à cause du changement extraordinaire que leur moyenne criminelle a présenté tout à coup.

1° Tableaux statistiques. — Dans les tableaux que le lecteur vient de voir et auxquels on peut se repor CONDAMNATIONS CRI.MINELLES’CONTRE LES MAITRES laïques ET LES MAITRES DITS CONGRÉGAMSTES

PERIODES

De 1873

De.864à18 ; 4*r’"""^’^ I Congr…

, ^ Laïques.

"* I Congr…

De1885à1894*l ; ’"' « "^^-’I Congr..

Période entière Laïques.

186’, -1894 (Congr…

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6, 50

9 » ( ?)

10, 11 ( ?)

37

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438 ( ?i

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31

4, 67

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68

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1 10

669

60

625

81

484

?) :.

60

625

28, 61 ( ?l

5, 31 30, 60 10, 70

9, 13( ?i

G 77 I9, 2M ?) 7, 70

I. Ce nombre est la moyenne entre le chiffre le plus bas de la période, 52 180 (186G), et "le chiffre If plus haut, 60.420 ^18721.

a. CVst le chiffre de 1901. Il ne doit pas élre trop clevé pour une période ou les instituteurs et les institutrices congréganistes occupaient un si grand nombre d’écoles publiques, d’où ils ont ete chassés depuis sans pouvoir ouvrir à côte partout — il s’en faut bieu ! — des écoles libres.

3. Ce nombre est la moyenne entre le chiffre le plus bas de la période, 52.180 (1866), et le chiffre le plus haut qui est le chiffre le plus récent, 1 10.669.

ter, les deux dernières périodes sont de quatre années chacune, tandis que la première est de trente ans. C’est dans le cours de ces trente années que le changement de la moyenne a eu lieu en faveur du personnel enseignant laïque. Pour qu’on puisse s’en rendre compte plus aisément, partageons, en ce qui regarde ce personnel, la série trentenaire en trois séries décennales. Nous ajouterons les résultats qui concernent les maîtres congréganistes, afin qu’on puisse toujours comparer. {Voir le second tableau de la colonne précédente.)

Ainsi, au lieu de 30 condamnations annuelles que le groupe des maîtres laïques présentait de 1876 à 1884, il n’en présente plus que 9 (en chiffres ronds) de 1885 à 1894 !

La moyenne se maintient à 9, on l’a vu plus haut, de 1894 à 1898, et de 1898 a 1902 (exclusivement), elle descend à 6 (exactement 6, 315) !

2* L’invraisemblance du changement et ses motifs. — C’est une conversion subite et définitive, telle qu’il ne s’en était encore jamais vu pour un vaste ensemble d’hommes, vivant séparément et loin les uns des autres.

De quelque côté qu’on étudie le phénomène, il apparaît comme prodigieux. Voyez, pai" exemple, non plus les condamnations, mais les accusations criminelles.

Sans remonter jusqu’au delà des deux exercices iS^o-iS’ ;  ! , dont la statistique n’a pas été publiée, en commençant à 18’ ; 2 pour s’arrêter à 1884, on voit que, dans cet espace de treize ans, les maîtres laïques ont essuyé 253 accusations pour crimes. Ils deviennent deux fois plus nombreux, et l’administration de la justice ne trouve plus à en accuser, en dix-sept ans, de 1885 à 1901, que 201 !

201 accusations, en dix-sept ans, quand, dans les treize années précédentes, le même groupe en avait fourni 253, pour un personnel moitié moins considérable .’Ce qu’il faut bien noter.

Bref, le personnel laïque présentait alors, en moyenne, 19 accusations par an (négligeons les fractions ) ; depuis 1885, il n’en présente pas tout à fait 12, et. encore une fois, // a doublé ; c’est-à-dire qu’il devrait compter 38 accusés, si la proportion s’était maintenue ; eh bien, il est descendu brusquement à 12, et il tend à descendre plus bas encore !

Quant aux condamnations, au lieu de considérer les moyennes annuelles, comme tout à l’heure, considérons les nombres absolus. Depuis l’année 186’y, la première où la statistique ait distingué entre les deux personnels rivaux, sauf les deux exercices troublés par la guerre franco-allemande, 1809-1870. le nombre annuel des condamnations, dans l’enseignement laïque, oscille autour de 20, jusqu’en 1884, oii il est encore de : ^5. A partir d’alors il oscille autour de 10 (1885, 9 ; 1886, 10 ; 1887, 16 ; 1888, 7 ; 1889, 7 ; 1890. 10 ; 1891, ii> ; 1892, 11 ; 1893, 9 ; 1894. 12 ; 1895, 9 ; 1896. 13 ; 1897, 10 ; 1898, 3 ; 1899, 11 ; 1900, 10 ; 1901, 4)- Si donc l’on devait s’en rapporter aveuglément aux statistiques du gouvernement, quand il s’agit d’une classe sociale pour laquelle il a montré, en toute chose, ime partialité passionnée, il se serait produit, en faveur de cette classe, un événement qui n’est jamais arrivé pour aucune autre : C’est qu’en mihne temps que l’ensemble numérique du groupe devenait deux fois plus grand, le total des crimes devenait deux fois plus petit.

Et ce qui ajoute à la grandeur du prodige, c’est sa merveilleuse opportunité. Il a eu lieu juste au moment où ceux qui en ont profité se trouvaient en avoir grand besoin et l’appelaient de tous leurs vœux, eux et plus encore leurs patrons, maîtres du pouvoir et