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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 2.djvu/453

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INSPIRATION DE L.V BIBLE

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diqiie et syslémalique, est une véritable prime à l’insoumission ; elle constitue un système de faiblesses d’autant i>lus lamentables que les lois d’amnistie les plus récentes imposaient des conditions de moins en moins rigoureuses au point de vue de l’accomplissement, jus(iuc là évité, du devoir militaire. Depuis 11J08, la Clianibre a refusé de voter l’amnistie en faveur des déserteurs et des insoumis. En dépit de l’optimisme officiel, elle a justement brisé une tradition qui, au moins depuis dix ans, donnait aux réfractaires la quasi certitude d’une complète impunité. — Si les causes de cette progression constante des insoumis engagent lourdement la responsabilité du Parlement, il convient de les faire remonter également jusqu’aux povvoirs publics qui agirent longtemps comme si leur but était de répandre dans le pays l’idée néfaste que l’insoumission est une faute vénielle, digne de toutes les indulgences et même de tous les pardons. Ainsi, ce malencontreux arrêt du (-onseil d’Etat du 28 décembre 1910, qui décida, malgré l’avis du commissaire du gouvernement, que les insoumis qui bénélJcient d’un refus d’informer, d’une ordonnance de non-lieu ou d’un jugement d’acquittement, sont dispensés d’accomplir leur service, et cola, contrairement aux principes fondamentaux de la loi de recrutement du ai mars igo5, ainsi conçus : < Le service militaire est égal pour tous. Hors le cas d’incapacité physique, il ne comporte aucune dispense j), et : Il Le temps pendant lequel les hommes auront été insoumis ne comptera pas dans les années de service exigées ». Ainsi encore, cette fâcheuse circulaire ministérielle qui prend texte de la nouvelle jurisprudence pour prescrire le renvoi dans leurs foyers des militaires qui sont actuellement maintenus au corps pour y terminer leurs deux années, s’ils ont bénélicié, du chef d’insoumission, d’une ordonnance de non-lieu, d’un refus d’informer ou d’un jugement d’acquittement. Le moment est mal venu pour que les pouvoirs publics créent une situation privilégiée aux insoumis même involontaires.

4° Encouragée par la faiblesse du Parlement et des pouvoirs publics, la plaie croissante de l’insoumission s’aggrave encore par l’incohérence des mesures de répression. Un voyage de quelques années à l’étranger snllit pour échapper à la loi militaire. La circulaire du i" juin 1908 eut pour effet de faire rayer automatiquement des contrôles de l’insoumission tous les hommes dont le délit remontait à plus de trois ans et qui n’avaient pas bénélicié de la loi d’amnistie du 12 juillet 1906, comme ayant atteint l’âge de quarante-cinq ans. Le nombre de ces hommes dispensés en totalité ou en partie de leur service militaire peut, sans exagération, être évalué à vingt mille. — Le texte de loi voté par la Chambre des députés en 1908 attribue aux tribunaux correctionnels la connaissance des affaires d’insoumission. L’impression qui serait communément éprouvée dans le pays, le jour où les juges correctionnels remplaceraient les Conseils de guerre, ne diminuerait pas le nombre des insoumis. — Beaucoup de réfractaires même se contentent de se réfugier dans les grandes villes, et en particulier à Paris où l’on comptait, en 1909. 8^0 insoumis, disi)ensés de toute obligation militaire, en vertu de la jurisprudence du Conseil d’Etat. Un rapporteur du budget de la préfecture de I)olice signalait, il y a quelques années, la tâche énorme qui incombe, de ce fait, au service de la police chargé des recherches par l’autorité militaire :

« Les jeunes gens de province, disait-il, viennent se

cacher dans Paris, devenu le refuge des sans-patrie, des antimilitaristes. » Et le conseiller municipal rapporteur voyait, « dans ce ramassis de déserteurs,

d’insoumis, une armée toute prête, non point à prendre les armes contre l’ennemi du dehors, mais à s’insurger contré la société, la république et les lois ». III. Iteiiièdcs à l’insoumission. — La plupart des remèdes se déduisent logiquement des observations qui viennent d’être relevées.

r II faut mettre un à la campagne, implacable autant qu’inqiie, menée par l’école laïque, par les docleurs humanitaires et antimilitaristes auxquels on a laissé beau jeu pour exploiter l’ignorance. Et pour arrêter résolument ce débordement d’attaques antipatriotiques, il faut cesser de déchristianiser l’enfance et la jeunesse, restaurer en France ces écoles chrétiennes qui, au-dessus des droits, placent les devoirs.

u’Il faut écarter impitoyablement des amnisties qui, pendant dix ans, se sont succédé à jet continu, ces mauvais Français, traîtres à la Patrie.

3° La lacune de la loi du recrutement en matière d’insoumission a été comblée, pour l’avenir, par la loi du -il) mars 1909, et désormais les insoumis ne jouiront plus du scandaleux bénéUce de la prescription de leur délit au bout de trois ans. Pour remédier à la déplorable incohérence qui existe aujourd’hui eu matière d’insoumission, le législateur a le devoir d’assurer l’incorporation immédiate des jeunes gens régulièrement déclarés insoumis, mais ayant bénélicié, de ce chef, soit d’une ordonnance de non-lieu ou d’un refus d’informer, soit d’un jugement d’acquittement, aux termes de l’arrêt du Conseil d’Etat du 23 décembre 1910 ; de régler l’appel, dans les sections métropolitaines d’exclus, des individus qui, exclus de l’armée en vertu de l’art. ! , de la loi du 25 mars 1909, subissent une i)eine infamante dans une maison centrale, au moment de l’appel de leurs camarades ; d’assurer l’accomplissement intégral de leurs deux années de service par les jeunes gens résidant à l’étranger au moment de l’appel de leur classe, et auxquels la loi accorde des délais qui vont jusqu’à six mois, avant de les déclarer insoumis. — Il importe que l’arrêt du Conseil d’Etat ne fasse pas longtenq>s jurisprudence, et que les soixante mille cin<] cents déserteurs et insoumis, qui sont aujourd’hui passibles des Conseils de guerre, ne conservent plus l’espoir de se voir légalement dispensés du service auquel ils se sont dérobés. Tandis que les contingents diminuent, il serait scandaleux que la répression de l’insoumission demeurât illusoire.

4" Il faut maintenir la juridiction militaire sur les insoumis, et, au lieu d’abaisser les pénalités, comme le conseille un faux sentimentalisme, les rendre plus sévères.

— Cet article était imprimé quand les mêmes faits furent portés à la tribune de la Chambre des députés dans la séance du 29 novembre 1912 par M. Messimy, ancien ministre de la guerre. En dénonçant la pro|iagande antipatrJotique de la C. G. ï., dont le .Sou du soldat est le principal organe, M. Messimy s’efforça de mettre hors de cause l’école laïque. Mais l’adhésion donnée au Sou du soldat par les instituteurs syndiqués, au congrès de Chambéry, sans parler d’.iutres symptômes, rendait la tâche singulièrement dillicile. Voir le Journal of/iciel du 30 novembre, p. 2878 a 288 ;.

Fénelon Gibon.


INSPIRATION DE LA BIBLE. — L Croyance EN DES livres INSPIRÉS. — 1. Cliez Us Juifs. 2. Chez les Chrétiens.

II. Nature de l’inspiration. — I. Méthode à suivre. 2. Notions erronées proposées par des auteurs catholiques. 3. Notion orthodoxe, a) Ce