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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 2.djvu/774

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JESUS CHRIST

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prédit est, pour une large part, sous nos yeux. De tout cela on ne peut douter qu’après avoir mutilé, selon les exigences d’une philosophie prévenue et courte, des documents qu’une analyse attentive et des attestations certaines nous montrent comme très dignes de foi.

467. — IVlourant, Jésus fait appel à son Père, et n’en est pas abandonné. Il ressuscite, se montre vivant à beaucoup de ses disciples, dans des circonstances qui échappent sûrement à toute illusion sans exclure tout mystère. Pierre, Jean, Jacques, Paul et leurs frères d’apostolat n’hésitent pas à proclamer vivant et prince delà vie, seigneur et Dieu, un hommeavec lequel la plupart ont vécu, un homme mort sur une croix. Leur foi est contagieuse et l’Esprit saint la confirme en bien des manières, mais d’abord en inspirant pour Jésus, aux meilleurs, aux plus religieux des hommes, la même flamme d’amour et d’adoration.

Cette grande nuée de témoins, venue des quatre vents, contient des esprits de toute sorte : des savants et des simples, des rudes et des ralTinés. Tous confessent que Jésus leur a révélé le Père ; tous voient en lui leur Sauveur et leur Dieu.

Ceux qui estiment qu’en effet notre destinée n’est pas livrée à des forces de hasard ou à des puissances d’illusion, mais guidée au bien par une Force spirituelle et bienfaisante — ceux qui croient en une Providence divine — peuvent ainsi constater que le témoignage de l’Esprit confirme et achève le témoignage de l’histoire et celui de la sagesse. Toutes ces belles lumières convergent sur la face de Jésus de Nazareth.

438. — Après cela, il reste à chacun de s’interroger. Tout au plus redirons-nous en Unissant, à ceux qui n’auraient pas encore le bien de croire en Jésus, les paroles du Maître : « Que celui qui a des yeux », mais des yeux dessillés, purs d’orgueil et de concupiscence, (( voie. Que celui qui a des oreilles n ouvertes aux inspirations d’en-haut, « entende. Et bienheureux qui ne trouvera pas en moi une pierre de scandale ! » — Les autres répéteront, avec une conviction peut-cire mieux éclairée, le mot décisif qui répond dans toute la mesure d’un retour humain, à l’incompréhensible amour du Père et du Fils : « Mon Seigneur et mon Dieu I »

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469. — On peut distinguer, en dehors des monographies sur la mission de Jésus, citées après le chajiitre II (Supra, n. 217-221), deux séries d’ouvrages : les (1 mémoires » ou articles d’ensemble consacrés à Jésus Christ, et les Vies proprement diles.

Tous les grands Dictionnaires de sciences religieuses, en particulier scripturaires, contiennent <les mémoires du premier genre. On peut signaler, parmi les travaux r.ATHOLinUKs, dans le Wic//f’n-Hrt /re c/e /rt /i(7 ; /e, ed. F. Vigouroux, III, Paris, igoS, col. 1422-1517, Jésus Christ, par II. Lesrtre ; dans le Kirclienlet il.on-, éd. Kaulen. YI, Kribourgen H.. 1881), p. I /12/4- 1 156a. Je.sHS, par Paul Schanz ; dans le Kirchliches IlunJle.rikon, éd. Buchberger, II, Munich, 1907, col. 57-61, Jésus, par W. Koch ; dans l’he cathnlic Encyclopedia, éd. G. G. Herberniann, etc., VIII, New York, igio, p. S^^-SSS. Jésus Christ, par A. J. Maas.

Angucan.s : Le principal article est celui de V. Sanday, dans le Diclwnary <if the llMe, éd. J. Haslings, II, Edinburgli, 1899, Jésus Christ,

p. 603-653 ; et les deux volumes du Diciionary of the Christ and Gospels, éd. J.IIastings, Edinburgh, 1908, où chaque aspect du sujet est traité à part.

Protestants co.nservateuhs : Dans la Kealencyklopædie fur prol. Théologie’-^, éd. A. Hauck, IX, Leipzig, 1901, p. 1-4 3, Jésus Christ us, iarO.Zoeckler ; et XXlIl(Ergænzungsband I) Leipzig, 1913, p. 67 V 68/i, Jésus Christus, par Ilans Yindish.

Protestants libéraux et rationalistes : Dans V Encyclopédie des sciences religieuses, éd. E. Lichtenberger, Paris, 1880, Jésus Christ, par Auguste Sabatier ; dans’Encyclopedia Biblica, ed. T. K. Cheyne, II, London, 1901, col. 2435-2^54, Jésus, par A. B. Bruce [moins radical que l’ensemble de la collection] ; Die Religion in Geschichte und Gegenwarl, éd. F. N. Schiele etc., III, Tiibingen, 1913, Jésus Christus, col. 343-433, par W. HeitmiiUer et O. Baumgarten.

470. — Pour les IVes proprement dites (le premier ouvrage à porter ce titre semble avoir été la dévote Vila Christi, de Ludolphe le Chartreux, éditée en 1474 à Strasbourg. Noter aussi une Histoire du Christ, écrite en langue persane, pour le souverain Mogol Akbar, vers 1600, par le jésuite Jérôme Xavier, petit cousin du saint. L’ouvrage, rapporté des Indes par un marchand, fut traduit en latin et publié à Leyde en lOSg, par le protestant L. de Dieu, dont les gloses tirent mettre le livre à l’index en 1661. L’original contient, à côté des récits évangéliques, force traits empruntés aux apocryphes) — on peut mentionner, d’auteurs Catiioliijues :

En France : L’Histoire de la Vie de J, C, par le P. de Ligny, S. J., Paris, 1830 ; les Vies de .V. S. J. C, inspirées par le désir de répomlre à la Vie de Jésus, de Renan : les principales sont celles de Louis Ycuillot, Paris, 1864 (surtout dévote) ; de Henri ^Yallon, Paris, 1 865 et Pau vert, Paris, 18O7 : toutes deux ont du mérite ; de Mgr Dupanloup. Paris, 1870 (simple résumé des évangiles). — A partir de 1880, les ^’ies se multiplient. Les deux premières parues, celles de l’abbé Constant Fouard. la Vie de -Y. S. /. C, 2 vol. Paris, 1880. et de l’abbé, plus tard Mgr. E. Le Camus, f.a Vie de N. S. I. C, 3 vol.. Paris, 1883, sont restées jus(]u’ici les plus remarquables. Elles ont été sqinvent rééditées, traduites, la première en anglais, la seconde en allemand, en anglais, en italien, en espagnol. Fouard est plus net, plus judicieux, plus sobre ; Le Camus plus riche et plus suggestif. Ce sont là des ouvrages solides, fondés sur une étude personnelle des textes.

On peut citer encore, à divers titres, les Vies dues : au P. Didon, Jésus Christ, Paris, 1891 (éloquente et contenant d’heureux traits), à IL Lesêtre, .V. S. J. C. dans son saint Et’iingile, Paris, 1892 (sans appareil d’érudition, mais faite par un érudit ) ; Frettc, Paris, 1892 ; Th. Pègues, Jésus Christ dans l’Efuii^ile, Paris, 1898 ; G. Bertlie, Jésus Christ. Paris, 1908 (éloquente vulgarisation). Les « Leçons d’écriture sainte » de Ilip. Leroy, Jésus Christ, Paris, 1890-1914. forment un commentaire homilétique, fondé sur une réelle érudition, de la vie du Sauveur.

La lutte confie le modernisme a donné lieu plutôt à des monographies sur la mission, la divinité ou quelques aspects de la carrière de Jésus qu’à des Vies proprement dites. On a cité, au cours de cef article, les principales parmi ces monographies,