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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 2.djvu/819

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JUIF (PEUPLE)

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d’une part, Israël (la partie juste) a expié sa faute (/s., XL, 1, 2) et que, d’autre part, Yabweli a pris des ciijfagements (/s., xii, 9 ; Lv, io-13). Uien plus, il annonce comme imminent le retour glorieux du peuple coniluit par YuUweli (/ «., xL, 3-5, 9-1 1 ; xLii, 15, 16 ; xLiii, 14-21 ; xLix, 9-12 ; lv, 12-13) ; il signale le moment où le lilicraleur va fondre sur Rahylone (/s., xLi, 1-5 ; xLiv, 2^-28 ; XLvii), il invile les exiles à sortir de la eilc maudite (/s., xLviii, 20, 21 : LU, II. 12). — h) La délivrance est présentée comme un rachat, une rédemption (/s., xliv, 22, 28) ; Yaliweh aime à se nommer le rédempteur d’Israël (.’s., xLi, 14 ; XLUi, i ; XLIV, 6, 2^) ; il donne pour sa rançon des hommes cl des i)cuples (/s., xliii, 3, 4 ; cf. xLi, 11-16 ; XLIX, 2’|-2C). tant il le traite comme chose précieuse, tant il l’aime [h., xliii, ^a). llédeniption inspirée par l’amour, la délivrance est aussi un salut ; Yahweli se proclame le Dieu juste et sauveur (/s., XLV, ai), le sauveur (/5., xliii, i 1), et déclare que par lui ou en lui Israël est sauvé d’un salut éternel (/.<., xlv, 17). — c) Rassemblés de toutes les régions (/, ;., xliii, 6-7), les fils de Yaliweh, qui portent son nom, qu’il a créés pour sa gloire, rentrent au pays pour y jouird’une brillante restauration (/. ?., XLViii, 1--19 ; Li, 1-3)..Mais c’est sur Jérusalem que se concentre l’attention du prophète. Jadis délaissée et répudiée, Yaliweh la prend en compassion, lui fait miséricorde, lui assure un amour éternel, conclut avec elle une alliance de paix inébranlable (/*., liv, 4-io ; cf. XLIX, i^, 15 ; LU, 7-9). l’orne de joyaux, l’affermit dans la paix, la justice et la sécurité (/s., liv,

I i-i^). Aussi, après l’épreuve (/s., li, 17-23 ; lii, i, 2 ; LIV, 4), elle peut se réjouir en voyant revenir ses enfants, si nombreux qu’il lui faut dilater ses tentes (/s., XLIX, 17-21 ; LIV, 1-3), ramenés par les rois eux-mêmes (/s., xux, 22, 23). — d) Si Y’ahweb réalise cette œuvre, ce n’est pas à cause du mérite d’Israël. Ku égard à un groupe de justes, on a pu dire (/5., xl, 2) que la faute était expiée. Mais, pris dans son ensemble, le peuple est indigne de pareille faveur. Il est aveugle, sourd, indifférent à l’égard de ses privilèges mêmes {/s., XLU, 18-25 ; XLin, 8), ingrat (/s., XLIII, 22-2^), rebelle et opiniâtre (As., xlvi, 8. 12), sans sincérité ni droiture, dur, enclin à l’idolâtrie (/5., XLviii, 1.4, 5, 8). Les châtiments qu’il s’est attirés (/s, xLii. 22-26 ; XLm, 25, 26-28)ontété, pour le grand nombre, inefficaces (/. !., xlviii, g. 10). Ici, comme dans Ezéehiel, Yahvveh agit pour son nom, pour sa gloire qu’il ne veut céder à personne (/s., xlviii, 9, 11). Ainsi elTace-t-il et oublie-t-il les péchés du peuple (/ ;  ;., XLIII. 25 ; xLiv, 2a). l’inclinant ensuite à la docilité et à l’obéissance (/5., xLviTi, 17-19), lui communiquant son esprit et ses bénédictions (h., xliv, 3).

— e) (’ne grande place est faite, en ces prophéties, au rôle d’Israël parmi les nations (cf. /s., xlix, 22, 23). Souvent Israël est appelé serviteur de Y’ahweh (A.s.^xLi, 8 ; XLii, 19 ; xliii, 10 ; XLn% i. 2, 21 ; etc.) et, sous ce titre, personniHé parfois d’une façon très hardie (fs., xliv, i, 2). Cette épithète. que l’on retrouve ailleurs {-fer., xxx, 10 ; xi.vi, 27 ; E :., xxviii, 25 ; xxxvTi. 25), ne signale pas seulement Israël comme l’adorateur de Y’ahweh, le peuple qui connaît son nom et l’honore ; il marque, d’une part, les attentions très spéciales que Yahwch a eues pour lui (/s., xi.iii, 7), mais, d’autre part et surtout, la mission qu’il lui confie (/.s-., xlii, ig) :

II Mon messager que j’envoie ». Israël est appelé à devenir le témoin de Yalnvch au milieu des peuples et, par suite, leur prince et leur dominateur (/.< !., lv, 4), à convoquer des nations qu’il ne connaît même pas, et qui vont accourir à cause de Yahweh, son Dieu {/s., i.v, 5). Les Sabéens à la haute stature viendront vers Israël, lai rendront hommage en disant : Il n’y

a de Dieu que chez loi, il n’y en a point d’autre (/s., XLV, 14 ; cf. XLIV, 5). Ainsi les nations seront gagnées au culte de Yahweh, et en lui sera gloriliée la race d’Israël (/s., xlv, 22-26). — /") Mais celui-ci a jilus à faire que de convoquer les nations ; il doit devenir missionnaire au milieu d’elles. Ce rôle, il est vrai, n’est pas altrilnié au peuple tout entier. En face du serviteur indocile et prévaricateur, s’en dresse un autre, auquel incombera cette fonction. Il en est question dans un petit groupe d’oracles qui se détachent nettement du reste du livre et forment un tout à part (/s., XLII, 1-4 [ou 0] ; XLIX, 1-0 [ou gl ; l, 4-" ; lii, 13-Liii, 12). Ce Serviteur nous apparaît comme un élu de Y’ahweh qui le soutient et se coini)lait en lui, met sur lui son esprit (/ »., xlii, i » ), lui coiunuininique la docilité d’un disciple (/.s-., l, 4, 5). Prédestiné dès le sein de sa mère pour remplir celle noble lâche (/s., XLIX, 1, 3, 5), tenu en réserve conmie une flèche aiguë et un glaive tranchant (/.s., xlix, 2), il doit être l’alliance du peuple (/s., xlii, C ; xi.ix, 8), c’est-à-dire médiateur pour l’alliance nouvelle que Y’ahweh va conclure avec le peuple. A ce litre, il a son rôle dans la restauration d’Israël (/s., xlii, 7 ; xlix, 5, 6’, 8, et sans doute 9-26). Mais, en outre, Y’ahweh le fera lumière des nations pour porter son salut jusqu’aux extrémités du monde (/s., xux, 6). Il sera, dans toute la force du terme, le missionnaire de Yahweh : il exposera la Loi aux peuples (/s., xlii, i>i, 3"^) ; il se montrera plein de douceur, plein de condescendance envers les faibles, se gardant de briser le roseau froissé, d’éteindre la mèche qui fume encore {fs., XLII, 2, 3 » ) ; mais son ardeur sera indomptable jusqu’à ce qu’il ait atteint son but (h., XLII, 4) ; aux heures de découragement, il se rappellera que sa récompense est aux mains de son Dieu (/s., XLIX, 4). L’apostolat toutefois ne sera pas la seule forme de son ministère. On le voit, en elTet, toujours docile à Y’ahweh (l, 4, 5), présenter son dosa ceux qui le frappent, ne pas dérober sa face aux ignominies et aux crachais (/s., L, 6) ; on le voit, comptant sur le secours divin, braver tous ceux qui l’attaquent (fs., L, 7-9) : il estolijetde mépris et d’horreur, esclave des souverains (/s., xlix, 7). Bientôt on assiste à son martyre. Il n’a rien, ni éclat pour attirer les regards, ni beauté pour plaire (fs., lui. 2). Bien plus, il est devenu le rebut de l’humanité, l’homme de douleurs, le familier de la souffrance, objet d’épouvante (fs., lui, 3). Mais toutes ces ignominies ont une portée immense ; elles sont la rançon de nos fautes. Le Serviteur s’est chargé de nos douleurs ; il a été transpercé pour nos péchés, broyé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous sauve pèse sur lui ; Yahweh a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous (fs., lui, 4-6)- C est pourquoi il s’est résigné, jusqu’à ce qu’il ait été emporté par un jugement inique, mis à mort pour le péché du peuple, jusqu’à ce que sa tombe ait été confondue avec celle des impies, alors qu’il n’a commis ni injustice, ni mensonge (/s.. LUI, 7-10"). Mais la glorification suivra de près les opjirobres. S’il ofl’re sa vie en sacrifice pour le péché, il aura une postérité, il multipliera ses jours ; en ses mains l’œuvre de Y’ahweh prospérera ; il aura des nations et des foules pour sa pari (/s., lui, lolï-l 2). C’est alors qu’il montera, qu’il grandira, que les rois se laironl devant lui el que les multitudes seront dans l’admiration (fs., lii, 13-15 ; cf. xlix, 7). Il est incontestable que le cadre de cette prophétie ressemble étroitement à celui des oracles messianiques : l’œuvre du Serviteur commence avec la restauration matérielle de Juda ; elle devient, sans que les transitions soient mieux marquées qu’ailleurs, une œuvre à portée nettement spirituelle, intéressant les nations aussi bien qu’Israël ; elle aboutit au