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MOÏSE ET JOSUÉ

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par le ivâdt el Mll/t, puis, sans doute, par le i'âdî ez-Zuivtra^ pour aboutir vers le Midi de la mer Morte. Le torrent d’Egypte, identifié avec le wâdl cl 'Ari’sh, nous conduit bien plus au Sud ; la frontière dont il serait le point de départ nous amènerait au wàdi el Fîqra qui se ]ette dans la région marécageuse du Ghôr es-Safiyeh^ au Sud de la mer Morte et ou Nord du ivâdi el 'A’aba. Du côté de l’Est, la frontière méridionale lapins naturelle est le torrent de Zéréd (i^'ddi el //<' «  « ) » ^"i '^^ jette au Sud de la mer Morte. — d] La frontière d’Occident est plus facile à tracer ; c’est la mer Médilerrance. On noiera toutefois que le territoire ph<^nicien de Tyr constitue une enclave. — e) La limite d’Orient est formée parles grands déserts syrien et arabique. Au Nord, la plaine inféconde est interrompue par de vastes territoires volcaniques, terrains plots ou légèrement ondulés et montagnes : D/oîàn, Jiauràn [Djébcl ed-Drûz), etc. ; mais au Midi, ce sont les vastes étendues de sol aride, tantôt tout en sable, tantôt couvert de pierres.

115- — é. La topographie. — fl) La vallée du Jourdain distribue la Palestine en deux régions tiès distinctes. La division est singulièrement accentuée par l’extraordinaire dépression du lit du fleuve. Au point où se joignent les sept brandies qui vont constituer le cours d’eau, on est ( quarante mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée ; le niveau du lac Ilouleli n’est plus qu'à deux mètres. Puis la déclivité s’accentue avec une extrême rapidité ; la surface du lac de Tibériade est déjà à doux cent buit mètres au-dessous de celle de la Grande Mer ; h la latitude de Jéricbo, le pont du Jourdain nous fait descendre à trois cent soixante-quinze mètres ; l’embouchure du fleuve est à quatre cenis mètres environ. D’autre part, la vallée, presque toujours encaissée, en dehors de la i-égion située au nord du lac Houleh et de la plaine de Jéricho, est dominée par des sommets souvent assez élevés au-dessus du niveau méditerranéen etaux pentes parfois très rapides. On o : sur les berges du cours supérieur, des hauteurs de 900 mètres (Djébél IJfinln) à l’Ouest et de 1.29'i mètres [Tell esrh-Schëcha) ô l’Est ; la plaine de Jéricho est dominée, à l’Ouest parles hauteurs de Jérusalem (790 mètres), à l’Est par celles de //cNAân (87't mètres). A l’Ouest de la mer Morte, on s'élève à plus de 1.000 mètres aux environs d’Hébron ; à l’Est, el Kerah est ù 9'j9 mètres. C’est donc ]>ar une véritable crevasse que sont séparées les régions de Transjordane et di* Cisjordane.

116. — b) La Transjordane (région orientale) est divisée en plusieurs zones par les affluents du Jourdain ou de la mer Morte. 0*1 notera surtout : — « ) Entre le ScrTat el-Mciiâdiré [Yarmuk du Talmud) et le Nahr ez-Zerqà [Yabbôq de la Bible) la région fertile et boisée du 'Adjlun (ancien pays de Galaad), — /3) Entre le Nahr ez-Zertjà et le ivâdi MOdjib (ancien 'Ârnôn), une région dans laquelle la zone cultivable, assez étendue au nord du ivâdi Hcsbân^ va se rétrécissant au Sud et qui fut le pays des Ammonites.

— y) A peu près pareil à cette seconde zone est le pays compris entre le ivâdi el Môd/'ib (Arnon) et le ivâdl el Ilesâ (torrent Zéréd de la Bible) ou pays de Moab.

117. — c] La Cisjordane. — « ) Elle est divisée en deux régions très distinctes par cette grande plaine du Nahr el~ Muqatla' (plaine d’Esdrelon de la Bible) qui a son point dedépart au Djébél Fuqn' a (xoni% Gilbô^' de la Bible) et aboutit à la Méditerranée entre le promontoire du Carniel et Saînt-Jean-d’Acre ; parla trouée de Zé'.rln (yizi-é[ ']/ de la Bible) cette plaine communique, à l’Est, avec celle de Bcsân [Béyt^'*.v'ôn de la Bible) qui aboutit au Jourdain. Au Nord, la Galilée ; au Sud, la Samarie, puis le pays de Juda.

— /3) Au Sud de la frontière de Bersabée et surtout de celle du torrent d’Egypte, s'étendent des espaces désertiques sur lesquels nous aurons à revenir. Bersabée, qui est à 2'iO mètres, appartient déjà à la région du Négéb [nég'^^éb^) de Juda. — y) Par des pentes, tantôt assez douces, tantôt escarpées, on s'élève à la deuxième région ou région de la montagne (^ar). Elle commence avec la montagne d’Hébron et se continue jusqu'à la plaine d’Esdrelon par une ligne faîtière qui partage les eaux entre les affluents de la mer Morte et du Jourdain, d’une part, et, d’autre l)art, les cours d’eau qui se jettent dans la Méditerranée ; les hauteurs varient entre 1.050 mètres et 700 mètres. Sauf aux environs d’Hébron, la montagne de Juda est pauvre, dénudée ; très peu de ouadis ont des cours d’eau perpétuels ; la montagne d’Ephraïm est plus fertile et le devient davantage à mesure que l’on avance vers le Nord.

— 5, Du côté de l’Est, le sol s’affaisse par des pentes très rapides, sillonnées de ravins très profonds, vers la vallée du Jourdain ; dans la région judéenne, ces pentes ont un caractère nettenieiit désertique. La vallée est appelée aujourd’hui El Gkôr. Depuis l’endroit où elle s'élargit jusqu'à la mer Morte, elle porte dans la Bible le nom de 'Arâb'^âh ; la fertilité de la grande plaine de Jéricho fut toujours proverbiale. — « } Vers la Méditerranée, les pentes {'^sëd^ot^) de la montagne de Juda sont assez rapides et participent un peu aux caractères du négéb : elles aljoutissent à la plaine large et féconde que la Bible appelle 'S'^t'é/fl/i. Cette plaine côtière va se rétrécissant vers le Nord, surtout au delà de Jafla, le long de la montagne d’Ephraïm (plaine de Saron) ; les contreforts du Carmel viennent presque jusqu'à la mer. -- t) Au Nord de la plaine d’Esdrelon, la Galilée, par sa ligne faîtière, par les déclivités rapides qui mènent au Jourdain ou au lue de Tibériade, par les pentes douces qui descendent du côté de la Méditerranée, rappelle à beaucoup d'égards la montagne de Samarie ; toutefois, en dehors de la plaine de Snint-Jean-d’Acre, les pentes atteignent le plus souvent jusqu’au rivage. D’autre part, la Galilée est la partie la mieux arrosée et la plus fertile de toute la Cisjordane.

118- — G. Canaan et Terre Promise. — a) Dans Gen., X, 15-19, Canaan apparaît comme le territoire occupé par toutes les tribus et tous les peuples de race cananéenne. Le vers, 19 lui assigne comme limite septentrionale Sidon ; mais, d’après les vers. 17, 18, il faudrait remonter beaucoup plus haut, jusqu’au Nord de Tripoli, jusqu'à Hamath sur l’t^ronte. D’après le vers 19, la frontière méridionale descend à l’Ouest jusqu'à Gaza dans In direction de Gérare (h’hirbei Vmm D/arrâr, au Sud-Est de Gaza [?]), à l’Est jusqu'à Lésa' dans la direction de Sodome. — b) Mais cette acception Inrge est absolument exceptionnelle dans la Bible. D’ordinaire Canaan désigne, d’une façon très concrète, la Terre Promise aux patriarches. Or le pays dans lequel pussent ou séjournent les patiiarches et dont la possession est assurée à leurs descendants, n’est autre que la Cisjordane (Gen., xii, 6-9 ; xiii, 1-4, 12-18 ; xxiil, 1, 2, 17-19 ; XXXIII, 18 » ; xxxv, 6 ; XLvm, 3, 7 ; xlix, 30). C’est dans ce pays que les fila d’Israël veulent retourner au sortir d’Egypte ; c’est vers ce pays que Moïse envoie les espions (Num., xui, 2. 17, 21, '^2 [Vulg. 3, 18, 22, 23]), qu'à deux reprises les Israélites, châtiés pour leurs mutineries, tentent inutileanent de monter (Nurn., xiv, 39-45 ; XXI, t-3 ; cf. xxxiii, ). Quand, après avoir contourné Edom et Moab, Israël a conquis le royaume de Séhon l’Amorrhéen et y a établi deux de ses tribus, il n’est encore ni en Terre Promise, ni en Canaan (Nitm.^ xxxii, 17, 19, 28-32). Canaan, au sens précis de ce mot, n’est donc autre chose que la Cisjordane. C’est aussi ce qui

résulte de la description dos frontières de Num., xxxiv, 2-12, bien que le tracé de la limite, au Nord et au Nord-Est, prête à quelque confusion (cf. vain Kasteren, La frontière septentrionale dr la Terre Promise, dans Revue Biblique, 1895, p. 23-36 ; M. J. Lagrange, À la recherche des sites bibliques^ dans Conférences de Saint- Etienne y 1910-1911, p. 3-56).

119. — 2" La péninsule du Sinaï. — A, Ses limites. — La péninsule du Sinaï fait immédiatement suite au négéb de Bersabée et an Sud de la Palestine. — a) Elle a pour frontière septentrionale : depuis le canal de Suez jusqu à l’embouchure du ivâdi el rîsh, la mer Méditerranée ; ensuite le ivâdi el Abi/ad, un des aflluenls du r'âdi el 'Arfsh) les dernières pontes du négéb ; enfin le massif monta^^neux cjui constitue la berge occidentale du it'âdi el 'Araba. prolonijation méridionale de la dépression du Jourdain et de la mer Morte. — /') La continuation de ce massif constitue d’abord la frontière orientale ; puis c’est le golfe élnnitique ou golfe d’Aqaba. — c) Au Sud, la péninsule se termine en pointe [Ras Mnhammed). — d) Du cap, le golfe sinnïtique de la mer Rouge constitue d’abord la frontière occidentale jusqu'à Suez ; elle se continuait jus<prà la Méditerranée par la série des Lacs Amers, auxquels correspond approximativement le tracé du canal. On sait qu’au delà du golfe de Suez, à l’Occident, s'étend l’Egypte. — e] Il est à propos de signaler un point de la péninsule arabique qui est en bordure du golfe élanitique. C’est le pays de Mu ?ur (Musrî des inscriptions assyriennes, Musran des inscriptions minéennes) ; un des centres paraît avoir été Ma 'on. On remarquera que ce nom de Mtisri est le même (parfois Misri) qui, dans les textes