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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 3.djvu/438

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MONACHISME

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vies de ceux qui leur appartiennent. L’énumération des recueils, où elles sont réunies, est par elle-même un hommage rendu au raonacbisme et à sa fécondité surnaturelle. Les Bénédictins ont le Menolugmm beiiediclinum de Bucelin, Weldkirk, 1655, in fol. ; le Marlyrologium Sanclonan ordinis saticti Benedicti de Dom Hugues Menard, Paris, 1629, in-8* ; les Acta Sanctorum Ordinis sancti Benedicti de Luc d’Acheby et Mabillon, neuf volumes in-fol. Paris, 1660-1701, et Venise, lySS-i^^o ; l’Année bénédictine de la MÈUE DE Blémur, Paris, 1667, 7 vol. in-4’. Plusieurs des ordres ou congrégations, qui suivent la règle bénédictine, ont eu leurs recueils hagiographiques. C’est, pour les Gamaldules, le Catalogus sanctorum et beatoruni ioliiis ordinis Camaldulensis de TaoMAS DE MiNis, Florence, 1605, 2 vol. in fol. ; les Vile de Sanlie Beati del ordine de Camaldoli de Silvano Razzi, Florence, 1600 ; pour les Vallombrosiens, le Catalogus iirorum illustrium congregalionis Vallis-Umbrosae de Vbnance Simio, Rome 16y3 ; pour les Cisterciens, le Fasciculus Sanctorum ordinis Cislerciensis de Henriqubz, Bruxelles, 162^ et Cologne, 1631, 2 vol. in-fol., son Menologium cisterciense, Anvers, 1630, in-fol. et le Mcnologe cistercien, pair un moine de Tymadeuch.

Les Franciscains ont le Martyrologium Franciscanum d’ARTHUR du Moustier, Paris, 1638, in-fol., souvent réédité depuis et le Menologium de Hueber, Munich, l6y8. Les Prémontrés, les Aatnles et Vita Sanctorum ordinis Præmonstratensis de Van den Steerk, Anvers, 1626, et les Sacræ litaniæ Beatoruni ordinis Præmonstratensis, de Tong-Tamines, 1893. Les Ermites de saint Augustin le Martyrologium augustinianum de Maigret, Anvers, lôaS, et le Panthéon augustinianum de.rpe, Gènes, 1709. Les Dominicains ont le Martyrologium ordinis Prædicatoruni de Sicco, Rome, 1687, in-fol., et V Année dominicaine, qui est en cours de publication. Il y a, pour l’ordre du Garmel, le Décor Carmeli religiosi in splendoribus sanrtorum et illitsirium religiosorum et monialium du P. Puilipi-e de la Sainte-Trinité, Lyon, 1665, in-fol., et le Ménologe du Carmel du P. Ferdinand de Sainte-Thérèse, Lille, 1879, 3 vol. in-8. Le Jésuite Tanner publia un Menologium Societatis Jesti, Munich, 1669 ; repris en sous-œuvre et complètement transformé par d’autres, notamment par le P. de Guilhkrmy, Paris. Pour les autres ordres ou congrégations, l’hagiographie ou la biographie pieuse se confond avec leur histoire. Leurs membres, qui s’imposent à l’attention par une sainteté éminente, ont presque tous été l’objet d’une monographie. Ceux qui sont familiarisés avec la littérature hagiographiquesaventque les religieux y figurent en très grand nombre. On fait une constatation semblable en parcourant la listedes personnages béatifiés ou canonisés par l’Eglise romaine.

IV. La science. — Le moaachisme n’a jamais eu une fin scientifique. L’examen des faits amène cependant à conclure qu’il favorise généralement les aptitudes de ses membres pour les travaux intellectuels. On les a vus réussir de préférence dans les éludes religieuses, qui concordent mieux avec leur vocation. Ils n’ont pas exclu de parti pris les études profanes.

Au IV’et au v’siècle, les monastères d’Orient et d’Occident n’ouvrirent point d’école proprement dite, mais les hommes qui avaient fréquenté avec succès les écoles du monde romain s’y trouvèrent fort à l’aise pour se donner une culture religieuse. Ce fut le cas de saint Bamlk, de saint Grégoire de Nazianze, de saint Jean Chrysostome, de saint Jérôme et de saint Augustin ; qu’on le remarque, ils

ont reçu le titre de Docteurs de l’Eglise universelle. L’Eglise a, dans la suite, ajouté d’autres noms aux î leurs. Ce sont presque tous des noms de religieux : 1

saint Grégoire le Grand, saint Jean Da.mascènk, saint BEDE, saint Pierre Damibn, saint Anselme, saint Bernard, saint Thomas, saint Bonaventurb saint Alpuonse de Liguori ; saint François de.Sales, qui ne fut pas religieux, a fondé l’ordre de la Visitation.

Durant les premiers siècles, les solitudes de l’Egypte, de la Palestine, de la Syrie et de l’Asie Mineure furent habitées par de nombreux écrivains ecclésiastiques ; ils se sont exercés un peu dans tous les genres. Tous n’avaient pas reçu une formation dans les écoles romaines. Saint Epiphane, par exemple, et saint Ephrem, qui avaient embrassé la vie monastique dès leur jeunesse, eurent tout à apprendre parmi les moines. Ce rie sont pas les seuls. Les études sont restées en honneur dans de nombreux monastères orientaux. En Occident, les monastères devinrent, par la force des choses, presque les seules écoles. On faisait profession de n’y cultiver que les sciences sacrées. L’exclusivisme fut moins radical qu’on n’est généralement porté à le croire. C’est grâce à cela que les œuvres de l’antiquité classique nous ont été conservées.

Les monastères de l’Irlande et de la Grande-Bretagne se tirent remarquer par leur application aux éludes. L’activité intellectuelle dont Charlemagne se fit le promoteur fut dirigée tout d’abord par Paul Diacre, un moine, et par ALCuiN, qui vécut longtemps de la vie des moines, au point de se faire prendre pour l’un d’entre eux. Leur œuvre fut continuée surtout dans les monastères. C’est à l’ombre des cloîtres que furent ouvertes les écoles monastiques des x* et XI’siècles. Les chanoines réguliers jouèrent un rôle important dans les écoles cathédrales et autres, qui furent le berceau des Universités du moyen âge. Les Dominicains, les Franciscains, les Augustins enseignèrent avec éclat dans ces Universités. L’enseignement oral ne leur suffit pas plus qu’aux religieux de la période précédente. On doit aux uns et aux autres des ouvrages nombreux, où sont traités les sujets les plus divers. Il en fut ainsi durant tout le Moyen Age.

La découverte de l’imprimerie et la Renaissance généralisèrent les études. Les laïques y prirent davantage goût. Les clercs n’en eurent donc plus le monopole ; cependant les religieux s’y adonnèrent comme par le passé. On sait le rôle joué par les Jésuites. Us eurent des émules. La production scientifique fut ainsi très abondante dans la plupart des ordres jusqu’au moment de leur suppression. Ils ont recommencé, au xix’siècle, dès qu’ils ont pu se restaurer. Les limites de cet article ne permettent pas de donner des noms ; il y en aurait trop. Presque tous les ordres ont leur histoire littéraire ; on y trouve les preuves manifestes de leur activité scientifique.

L’enseignement des enfants a sollicité de tout, tenips leur zèle. Mais on ne les voit organiser des collèges guère qu’à partir du xvi’siècle ; ce fut la grande œuvre des Jésuites. Les Bénédictins suivirent leur exemple, en Autriche et en Bavière surtout. De nouvelles congrégations furent fondées avec le but direct de l’enseignement. Saint Joseph de Cala-SANS fonda les religieux des écoles pies ; saint Jean-Baptiste DE LA Salle, les Frères des Ecoles chrétiennes ; César de Bus, les Pères de la Doctrine chrétienne ; etc. Il y eut pour les filles les Ursulines de sainte Angèle de Mérici, les religieuses de Notre-Dame de la bienheureuse de Lesto.vac, etc., etc. Les congrégations enseignantes se sont multipliées au xixe siècle dans tous les pays.