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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 3.djvu/578

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ORDINATION

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Bibliographie. — Nousn’njouterons pas grand’cbose aux références que nous avons insérées dans le texte uiéine de cette étude. Il y a toutefois un certain nombre de Répertoires, etc. où l’on puisera avec fruit. Nous les signalons ci-après : Article Occultisme de la Grande Encyclopédie ; de Gauïons, /Jist. de la tnas ; ie et de la Sorcellerie en Inance, Dorbon, 1910 ; Vve-Plessis, Essai d’une flibliograpliie franiaisc, méthodî'/ue et raisannée de la Sorcellerie et de la Possession démoninqne, préface par de Rochas, 1900 ; Heinemann, volumineuse Bihliograpliie en III volumes, Berne, 1901), sous le titre : Aberglaube, etc. ; King, Occull Hevtarc/i, 1897 ; Gore, l.ist of ivorUs relalmg to ttitcltcraft in Europe, New-York, igii ; /l’ei’nt (/ « Monde Invisible, passiiu ; Heine d' Apologétique, V' février 19 10 (Mgr Farges) ; Itevue de Fiulosuphie, 1902, 11, 39'i(M. 1 abbé Pacheu) et ig14, pp. 50Il et 626 (M. l’abbé Gondé) ; J. de Tonquéilec, Introd. ù l’Etude du Merveilleux et du Miracle, (ûi&z Beiiiicbesne, 1917 ; L. Roure, Le merveilleux spirite, cbez Beauchesne, 1917.

Robert Van dkr Elst,

Docteur es lettres, Docleup en médecine,

Churgé deconfârences à l’Institut catholique de Paii-..


OFFICE (SAIMT). — Voir Saint-Office.


ORDINATION. — Parmi les questions d’une portée générale relatives au sacrement de l’Ordre, deux surtout s’imposent à la considération de l’apologiste : les variations survenues dans le rite de l’ordination, et les variations du traitement appliqué par l’Eglise aux ordinations accomplies par des ministres liétérodoxes ou irréguliers. Comment concilier ces variations, soit avec l’unité du sacrement, soit avec l’unité d’enseignement dans l’Eglise ? — Nous traiterons :

I. De l’essence du sacrement de l’Ordre ;

II. Des Réordinations.

La question des Oiidin.4.tions anglicanes fera l’objet d’un article distinct.

L’essbncb du sacrumext dk l’Ordre

La question vient d'être examinée dans un très docte mémoire par Son Eminence le cardinal Van RossuM, G. SS. R., De essentia Sacramenli Ordinis Disqui.titio hi’torico-theologica, Friburgi Brisgoviae, 191 /i, in-8 (aoo pages). Nous tonimencerons par le prendre pour gui. le.

I. Position de la question. — Il appartient à l’Eglise calUolique, gardienne des sacrements de par l’institution du Glirist, de résoudre souverainement cette question. El les éléments d’une solution sont fournis par la tradition chrétienne : Ecriture sainte, œuvres des Pères, liturgie de l’Eglise, décisions des Conciles et des Souverains Pontifes, enseignement des écoles catholiques. Mais voici la dilliculté qu’on rencontre immédiatement. Si l’on interroge en historien les monuments de la tradition chré tienne, on constate qu’ils répondent, avec un ensemble imposant : l'évëque fait des prêtres par l’imposition des mains sur la tête de l'élu, accompagnée d’une prière où il invoque le Saint Esprit. D’autre part, si l’on interroge en (idèle le magistère ecclésiastique, on se trouve en présence d’un document très grave : c’est le célèbre Décret pour les Arméniens, donné par le pape Eugène IV lors du concile de

Florence (22 novembre i^Sg). Ce décret dit en termes fort clairs, sur lesquels il ne semble pas possible de prendre le change : l'évëque fait des prêtres p ; ir la tradition des instruments — la patène avec le pain consacré, le calice avec le viii, — et par la formule qui accompagne cette tradition. Le décret d’Eugène IV se trouve encadré par l’enseignement de nombreux théologiens latins qui, depuis le xiii' siècle jusqu'à nos jours, ont présenté la tradition des instruments et la formule adjointe comme constituant, au moins en pcrtie, le rite du sacrement de l’Ordre. En sorte que la question prend l’aspect d’un conflit entre l’histoire, déposant depuis les origines du christianisme en faveur de l’imposition des mains, et l’enseignement officiel de 1 Eglise, se prononçant il y a cinq siècles pour la tradition des instruments.

Tels sont — sous bënélice de précisions ultérieures — les éléments essentiels de la discussion, avec les deux réponses diamétralement opposées.

Pratiquement, la décision se complique par l’intervention de plusieurs compromis entre les solutions extrêmes. A l’examen de ces diverses solutions, le cardinal Van Rossura consacre la première — et non moins neuve — partie de son travail. C’est une revue, aussi complète que possible et tout entière de première main, des opinions émises par les théologiens, depuis le treizième siècle jusqu'à nos jours, sur l’essence du sacrement de l’Ordre. Pour en faire apprécier l’importance, disons qu’on n’y rencontre pas moins de 385 noms propres, dûment classés. Ce sont tous auteurs dont Son Eminence a pu aborder directement les ouvrages ; il s’est interdit de citer aucun de ceux sur lesquels il ne possédait que des relations, même dignes de foi.

Outre les deux solutions extrêmes, déjà caractérisées brièvement, on ne rencontre pas moins de qiuitre solutions éclectiques. Il faut parcourir, cette énumération. A l’analyse de chaque solution nr)us joindrons les noms de quelques-uns de ses représentants les plus notables.

i'" Solution. — L’essence du sacrement de l’Ordre consiste dans la tradition des instruments, avec la formule : « Reçois le pouvoir d’olfrir sacritice à Dieu… pour les vivants et pour les morts. » Cette solution a été proposée au xiii' siècle par les Franciscains Gilbert de Tournai et Richard de Middielon, par le Dominicain bienheureux Albert le Grand. C’est incontestablement la solution de saint Thomas, de qui Eugène IV l’a empruntée : car le Décret pour les Arméniens suit pas à pas et souvent reproduit mot à mot l’opuscule du Docteur angélique sur Les articles de foi et les sacrements deVEglise ; en particulier la doctrine de la collation de l’Ordre par la tradition des instruments est prise de saint Thomas. Les premiers défenseurs de cette opinion, au xiii= siècle, se bormnl à poser en principe que le sacrement est conféré par le rite le plus expressif du pouvoir qu’il communique. Plus tard, on s’ap[iuiera sur le Décret de Florence. Parmi ces docteurs, il faut naturellement compter la plupart des gra’ids thomistes. Nommons, pour le xv « siècle, Capreolus et saint Antonin ; pour le xvie, Cajetan, Dominique Soto, Martin de Leilcsnia ; pour le xvi", Caponi de Porrecta, Pierre de Ledesma, Gonet. D’ailleurs elle s’est répandue dans toutes les écoles..u xviii', on la voit décliner. Au xix', l'éminentissime auteur n’a pu relever qu’un nom, d’ailleurs obscur.

2' Solution. — Les auteurs de cette solution considèrent que le sacerdoce chrétien comporte essentiellement deux pouvoirs : pouvoir sur le corps réel du Christ, qui s’exerce dans la consécration de l’Eucharistie ; pouvoir sur son corps mystique, qui s’exerce par l’alsolution sacramentelle. Et ils croient