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PÉNITENCE

1784

la légèreté coupable des ministres, qui négligent d’assurer le sérieux de la pénitence.

Conclusion

Tertullien, saint Hijipolyle, Origène, ne représentent pas, à beaucoup près, toute la tradition du III* siècle sur la pénitence. Bien d’autres témoignages seraient à produire ; on en rencontrera plusieurs dans la seconde partie de cet article. Nous n’avons voulu, dans cette revue sommaire, que faire entrevoir la réelle complexité d’une Listoiie qu’on a parfois simplifiée à l’excès.

La littérature primitive de la pénitence ecclésiastique produit tout d’abord l’impression d’une sévérité extrême. Et sans doute cette impression est motivée. Le seul fait que l’Eglise ait, pendant environ quatre siècles, refusé d’admettre plus d’une fois le même pécheur à pénitence, permet de mesurer la distance parcourue jusqu’à nos jours. Cependant il ne faudrait pas abonder dans ce sens au point de croire que ces pécheurs, exclus de la pénitence publique, n’avaient aucune part à la sollicitude de l’Eglise, Ils n’étaient pas plus exclus de cette sollicitude que de l’espoir du salut ; en particulier, la coutume générale de l’Eglise, attestée par le canon 13 du concile de Nicée (325), fit, dès une date ancienne, tomber toutes les réserves devant l’imminence de la mort, pour restituer au pécheur moribond la paix de l’Kgliseetla communion eucharistique, i). B., 67 (21) :

rv.i y.y.’t vOv, &jîte, £t rt^ î^côèwoi, rcù rsy £i/TKio’j xKÏ ànar/y.y.iozv.’T5V éfoSio’j yx à’T : o7T£çù70v.t.

D’autre part, la théorie des trois péchés irrémissibles renferme quelque chose d’artiticiel et une part d’exagération, contre laquelle nous avons cru devoir réagir dans notre volume sur l’Edit de Cullisle. On nous permettra de reproduire la conclusion de cet on^T-age, p. 404 :

« Le m" siècle nous a montré, non plus implicite

dans la notion concrète de réconciliation ecclésiastique, mais explicite et proposée à l’état distinct, l’affirmation patristique du pouvoir des clefs. Il fallait que cette doctrine fût dés lors bien formée dans la conscience de l’Eglise, pour que Tertullien se vit amené à compter avec elle et à lui donner tant de relief, précisément dans les écrits où il bat en brèche l ; i hiérarchie catholique. Donc, à n’en pas douter, ce n’est point là un produit factice des discussions récentes, mais un dogme que l’Eglise avait longtemps vécu avant d’être conduite à le formuler. L’exercice ordinaire du pouvoir des clefs étant admis par tous, les dénégations ne pouvaient se produire qu’en vue d’un cas extraordinaire, à l’égard d’un de ces péchés particulièrement graves devant lesquels les pasteurs de l’Eglise avaient dû hésiter bien des fois et sur le traitement desquels leur pratique avait dû osciller entre la sévérité et l’indulgence. Tel était bien le cas de ces péchés d’impudieité, objet pour la conscience chrétienne d’une spéciale réprobation. Etant donné qu’il j- avait toujovirs eu, qu’il y aura toujours dans l’Eglise des esprits diversement enclins à la sévérité ou à l’indulgence, le conflit qui se produisitau temps de Galliste devait fatalement se produire tôt ou tard ; pour que l’écho nous en parvint si distinct, il a fallu la verve et l’opiniâtreté de deiix sectaires. Pour l’Eglise, ce fut un bienfait, car elle en prit occasion de tirer de plus en plus au jour un principe encore enveloppé, bien que touchant au roc même de l’Evangile. Les Pères qui, au m’siècle, allirmèrent la portée universelle du pouvoir des clefs, ne prétendaient pas l’avoir découverte. Ils se heurtèrent aux négations des rigoristes ; mais nous savon ? combien peu ces dissidents étaient qualifiés pour parler au nom de

l’antiquité chrétienne. Les Pères de Trente étaient en plein dans la vérité do l’histoire en rappelant le fait de l’institution du Christ (Sess. xiv, cap. i et can. 3, IJ.B., 894 (774) et 913 (791). »

A. d’Alès.

Il’Partie

CONFESSION

Introduction. — I, Objet propre de l’article : points de vue secondaires à omettre, i ; point de vue fondamental, a. — II. Le sens des mots : le mot actuel, 3 ; les mots anciens, 4- — III. Questions de méthode. une fausse conception de la confession catholique, 5 ; pus de non-recevoir protestantes, 6-9 ; l’essentiel et te variable, lo-ia ; à quoi reste réduite la question, 13. — IV. Bibliographie, 14.

Chapitre I « ’ : Origines

i » Son institution n’est pas une innovation, ib ; la tradition juive, 16 ; l’usage à l’époque du Christ, 17 ; l’institution par le Christ, 18, — a° Indices de son existence à l’âge apostolique : à Ephèse, 19 ; l’épître de saint Jacques, 20 ; la Doctrine des Apôtres, 21, — 3" [.’organisation de la pénitence caractéristique de la véritable Eglise, 12.

Chapitre II : La confession aux premiers siècles

Art. I : La doctrine, i » Présomption tirée du fait de la confession prébaptismale, 23. — 2° Distinction capitale entre la confession et la pénitence publiques, 24- — i° Aveux des historiens modernes, 25. — 4° Témoignages anciens : Tertullien, 26 ; — saint Crprien, 27 ; — Origène, a8-31 : ses affirmations ; sa preuve scripturaire, 28 ; le médecin des âmes, 2g ; l’accusation préventive, 30 ; son langage devient classique, ii. — La Didascalie des Apôtres, 32. — Jphraaie, 33 ; — saint Basile ; la nécessité de la confession, 34 ; — saint Pacien de Barcelone, 35 ; — saint Ambroise, 36-40 : son traité de la Pénitence, 36, expliqué par la parabole de l’enfant prodigue, 87, par son biographe, 38. par sa lettre sur la sincérité dans la confession, 89 ; la confession symbolisée dans la résurrection de L.azare, 40 ;

— saint Augustin, 4 i ; — le pape saint Innocent I" et saint Jérôme, 42 ; — saint Léon, qui donc n’innove pas, 43 ; — Sozomène résume la conviction des siècles précédents, 44 Art. II : La pratique. — l’e Section : la confession pour la pénitence en général. — 1° On se confessait : A) Rappel de faits déjà constatés, 45. — B) Faits nouveaux : les femmes séduites par les gnostiques, 46 ; — les diverses catégories de pécheurs dans la Didascalie des Apôtres, 47-48 ; —’** « confesse u rs » et les pénitents de Carthage, 49-50 ; — la réconciliation des « confesseurs » schismatiques à Rome, 51,

— à Alexandrie, 52, — en Cappadoce : les canons pénitentiels, 53, deux homélies de saint Grégoire de yysse, 54. — C) l.a peur de la confession au iv «  et au xix siècles, 55-56.

2° On confessait : A) Les-évêques surtout confessaient, 67. — B) Gravité reconnue de ce ministère, 58 ; — Asterius d’Amasée et le portrait d’un bon confesseur, 59 ; saint Ambroise le réalise, 60 ; — les responsabilités du confesseur, 61 : saint Jean Chrysosiome les décrit, 62-63, et les assume, 64. — C) Le fait de Nectaire, 65-66.

a « Section : la confession sans pénitence publique. 1° Sens de la question : confession ou pénitence privée, 67.

a » Origine et notion : elle résulte des pouvoirs sauve-