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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 4.djvu/104

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PREDESTINATION

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tence de ces rois-dieux qui se remarque sur les hauts plateaux tle la Cordillère des Andes.

6. C’est encore un fait digne d’attention que l’existence, chez les peuples civilisés, d’une puritication par une sorte de confession précédée d’actes préparatoires et suivie d’actes expiatoires.

9. Enfin, on ne saurait trop insister sur la diffusion de la croyance, plus ou moins bien caractérisée, mais très rarement inexistante ou non constatée (dans le Chaco) à un cire suprême dont les héros civilisateurs ne seraient que les émanations ou les envoyés. Bien peu nombreux sont les peuples chez lesquels une telle croyance n’a pas été signalée, et les récentes constatations faites à la Terre de Feu par les RR. PP. Gusinde et Koppers amènent à se demander si on peut admettre sans quelque scepticisme des affirmations formelles telles que celles du voyageur suédois Erland Nordenskjôld et du cacique abipon dont, naguère, le P. Dobrizhoffer a fidèlement rapporté le témoignage, et qui, d’ailleurs, parlait, lui aussi, d’un dieu qui crée et qui régit les astres.

Bibliographie. — Il ne saurait être question de donner ici une bibliographie du sujet. On se bornera à renvoyer à H. Beuchat : Manuel d’Archéologie américaine (Paris, Picard, 191a, in-8) et à Clark Wissler : The American Indian ; an introduction to the Anthropology of the New World (New York, Douglas C. Me Murtrie, 1917, in-8).

Henri Froidbvaux.


PRÉDESTINATION. — Aucun homme pensant ne peut se dérober à la préoccupation du sort éternel des âmes. Le Matérialisme prétend l’écarter a priori par la négation de l’au-delà ; on a discuté ci-dessus sa réponse, dont peu d’esprits demeureront satisfaits. A parler en général, la croyance à l’immortalité de I’Ame (voir ce mol) s’impose à l’homme qui réfléchit. Sentant bien qu’il n’est pas sans maître ici-bas, il s’inquiète de l’arrêt qui fixe son éternité. La foi catholique parle du royaume préparé par Dieu à ses élus dès la création du inonde (Mat., xxv,’dti). Elle parle de nomsécrils dans le ciel (Luc, x, 20). Elle enseigne que Dieu veut, d’une volonté réelle, le salut de tous les hommes, selon le mot de saint Paul (I 77m., 11, 4). Elle enseigne, d’autre part, que Dieu conduit, avec une sagesse et une puissance souveraines, tous les événements de ce monde. Et cependant elle enseigne que Dieu livre au feu éternel une part relativement grande du genre humain (Mat., xxii, 1 ! > : Multi enim sunt vocati, pauci ver » electi. — xxv, / ( 1 : Discedile a me maledicti in ignem aeternum).

Comment accorder ce dénouement avec les attributs divins ? Si Dieu sait le moyen d’y soustraire la créature, d’où vient qu’il ne l’y soustrait pas, soit en s’abstenant de l’appeler à l’existence, soit en prévenant La faute ? Si réellement il l’aime, comment la laisse-t il déchoir à tout jamais de sa lin ? Quelle estau juste la part de l’homme dans la préparation de sa destinée ? Comment maintenir la souveraineté du gouvernement divin sans tomber dans le fatalisme ? La réponse complétée ces questions soulève tout le problème de la Providence (voir ce mot). Ici nous nous enfermons dans la considération, plus restreinte et au fond seule délicate, île la Providence surnaturelle qui, de toute éternité, destine certains hommes au salut éternel, d’autres à la ruine.

On réserve d’ordinaire le nom de Prédestination au décret divin absolu qui prépare et consomme le salut éternel. Le décret divin absolu qui consomme la ruine du pécheur s’appelle Réprobation. Les deux

sujets, quoique distincts, sont connexes ; nous les réunissons sous un même titre.

Le dogme chrétien de la Prédestination aune histoire, aussi ancienne que le christianisme, et d’ailleurs amorcée dans l’Ancien Testament. Nous ne pouvons nous dispenser de rappeler cette histoire, soit pour établir les fondements du dogme, soit pour en décrire les multiples aspects, soit enfin pour en signaler les travestissements, car peu de dogmes sont plus outrageusement travestis dans les livres de référence courante. Pour ne citer qu’un exemple, le Grand Dictionnaire universel du xixe siècle, par Pikrrh Larousse, dit sommairement, t. XIII, p. 4g (187 ">) : « (Dans ce système), la liberté de l’homme est complètement supprimée, l’individu n’est plus rien, c’est Dieu qui est tout et fait tout. » — Il va sans.lire que ce raccourci ne représente pas fidèlement la doctrine traditionnelle de la Prédestination.

Nous aurons à rappeler cette doctrine dans son développement historique, en ayant égard à un double but apologétique : 1’apologie de la Providence ; a* apologie de l’Eglise catholique.

i° Apologie de la Providence qui, . malgré la profondeur insondable du mystère, ne saurait être convaincue d’injustice.

2° Apologie de l’Eglise catholique, dont l’attitude, en face du mystère, allie à la fermeté la réserve. Fermeté à maintenir les données essentielles du dogme ; réserve à l’égard des interprétations systématiques. Notre aperçu historique ne saurait être complet ; du moins il signale quelques larges courants d’idées. Le lecteur en quête d’un réponse directe aux objections les plus directes saura passer tout de suite à la deuxième partie.

Ire Partie. — Aperçu historique.

I. — Le Nouveau Testament,

II. — Les premiers Pères.

III. — Saint Augustin.

IV. — La tradition occidentale, du’au vin’siècle.

V. — La tradition orientale du’au ixe siècle. VI. — Saint Thomas d’Aquin.

VII. — De saint Thomas d’Aquin au Concile de Trente

VIII. — Réforme. — Baïanisme et Jansénisme.

IX. — Théologiens catholiques depuis le Concile de Trente

IIe Partie. — Conclusions apologétiques.

A. — Apologie de la sagesse divine.

B. — Apologie de la justice divine.

C. — Apologie de la bonté divine.

Ire Partie
APERÇU HISTORIQUE

I. Le Nouveau Testament. — Le problème de la prédestination a été posé pour la première fois en termes exprès par saint Paul dans l’Epltre aux Romains. Du texte élastique, Rom., viii, 28-30, il faut nécessairement rapprocher Eph., 1, 5, 1 i, q ni présente avec ce texte d’étroites affinités d’idées et d’expressions.

Hum., viii, 28-30 : Qiacr.fi.tv Sk "oti tîîî cr/v.r.Citiv -’:  : 0ïjt Trava auvîpyet ei’ç or/xSov, toîç xarà Trpoôeaiv x’/r, roîi Vjivj. On BÛ( nootyJU, y.v.’i TtpcùpiTtv ajp.fiôp< r v*ii Tifo ei’xiVsç tîû Xi ; .

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Eph., 1, 5. Il : Tipcpitv.i r.pvi £< ; ulo@t7t’av Oiv. Yr.ztà X/îiîtcù £15 v.iiriv, xarà T/ ; v tùhoxiv.v TS’J 9îÀ/ ;’// « to : « Ctou