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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 4.djvu/368

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REFORME

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La Chambre haute d’York, plus nette, désapprouva L’idée de conférences publiques sur des sujets scabreux, sans d’ailleurs infliger au Modem Church un blâme direct. L’archevêque d’York, C. G. Lang, signa au nom de ses collègues une profession de foi à la divinité de Jésus ChrisUL’Eglise épiscopale d’Ecosse protesta contre la Girton conférence par une lettre vigoureuse, etrevendiqua la foideNicée comme un minimum intangible.

Typique est le casdeGLAzemiooK, chanoine d’Ely. Il avait donné à la Modem Churchman’s Library un petit volume, The Faith of a Modem Churchman, London, i gi 8, où il renversait tout le christianisme traditionnel. Son évêque, F. H. Chasr. le blâma dans une lettre au Times. Glazebrook répliqua avec désinvolture que l’Eglise anglicane ne reconnaît pas L’infaillibilité des évêques, ni même des conciles (art. ai). L'évêque insista, par un petit volume, courtois et érudit. G. ne se tint pas pour battu et publia The Letter and the Spirit. A reply to the Rishop of Ely’s criticismon the Failli ofa Modem Churchman, London, 1920. Nouvelle réponse de l'évêque, en vain. Il est aujourd’hui démissionnaire, et G. enseigne ce qu’il veut.

Sur la situation présente de l’Eglise anglicane, il existe un recueil de documents officiels, publié sous ce titre : Reports of the Archbishop’s Committees of Iii’i uiry, published for the National Mission by the Society for Promoting Christian Knowledge, London, 1918. Il comprend cinq parties : L’Enseignement de L’Eglise ; le Culte ; l'Œuvre d'évangélisation ; la Réforme administrative de l’Eglise ; Christianisme et problèmes industriels. M. F. Datin l’a présenté dans les Etudes, t. CLXII, 5 et 20 janvier 1920, sous ce titre : Un examen de conscience de l’Eglise anglicane.

On trouvera nombre d’autres documents cités dans trois articles signés Critias, L’avenir de l’Anglicanisme, Revue Apologétique, 1" nov.. i*r déc, 1928 ; 1" janv. iya4 V. Vers l’unité- — H n’est pas un cœur chrétien où ne retentisse douloureusement l'écho de la prière faite par le Seigneur pour les siens : « Mon Père, qu’ils soient un, ainsi que nous » (foan., xvii, 11). Le besoin d’unité religieuse, qui travaille toutes les confessions chrétiennes, se manifeste de nos jours sous diverses formes. Signalons, comme particulièrement dignes d’intérêt, les efforts poursuivis en vue d’une conférence mondiale sur la Foi et l’Ordre (World Conférence on Faith and Order. Secrétaire général, Robert H. Gardiner, 174 Water Street, Gardiner, Maine, Etats Unis d' Amérique). Beaucoup d’autres efforts isolés, tels que la publication de The Conslructive Quarterly, par Silas Me Beb, jusqu’en 1931. New York.

Les Anglicans, qui aiment et lisent l’Evangile, sont depuis longtemps travaillés de ce besoin. Nous en avons montré ci-dessous le témoignage, dans le programme minimum de communion chrétienne, en quatre articles, arrêté par la troisième assemblée décennale de Lambeth, en 1888. Plus près de nous, la sixième assemblée de Lambeth, 1920, adressait, avant de se dissoudre, un « Appel à tout peuple chrétien », qui fut lu avec émotion sous tous les cieux. Sans sortir du domaine anglican, nous signalerons quelques indices particuliers d’un état d’esprit si général. Il se manifeste en divers domaines et par divers actes : négociations avec les Eglises séparées ; activité dans le champ des missions en pays infidèle ; effort de concentration dans le domaine anglican ; par les avances faites aux sectes non conformistes et par la refonte de la liturgie.

Contrepartie aux multiples divisions dont nous avons tracé ci-dessus l’affligeant tableau.

1) Relations avec le monde gréeoslave. — Comme le monde anglican, le monde byzantin aspire à l’unité religieuse ; et ces deux mondes voudraient se rejoindre. L’Angleterre trouva longtemps en Orient un obstacle à l’union ; les dernières convulsions de l’Orient ont fait tomber l’obstacle. Histoire excellemment racontée par le R. P. M. d’Hkkbigny, S. J., L’Anglicanisme et l’Orthodoxie gréeoslave, Paris, 1923.

On verra dans ce livre comment des tentatives individuelles, au cours du dix-neuvième siècle, n’eurent aucun succès. Après le Concile du Vatican, l’anglicanisme crut pouvoir fonder l’espoir d’une médiation efficace près des Eglises orientales, sur les chefs des vieux-catholiques, demeurés en marge de l’Eglise 'romaine. Les avances ne leur furent pas ménagées, soit par les deux Wordsworth, père et Uls, évêques l’un de Lincoln, l’autre bientôt de Salisbury, soit par Sandford, évêque de Gibraltar. En 1881, les évêques vieux-catholiques Reinkens et Herzog avaient reçu l’hospitalité au palais épiscopal de Lincoln. En 1888. on les accueillit à la Conférence de Lambeth. De son côté, l'évêque de Salisbury assistait au congrès vieux-catholique de Cologne en 1890 ; en 1891, il célébrait dans le temple protestant de Lucerne un service solennel d’intercommunion ; en 1892, à Lucerne encore, il conférait avec Nicéphore Kalogéras, archevêque orthodoxe de Patras. Avant sa mort, arrivée le 16 août 1911, il allait assister à l’effondrement de ces espérances. Le glissement des vieux-catholiques vers le protestantisme radical, leur acharnement dans le sens du mouvement Los von Rom ! ruinait toute chance de médiation efficace. Constatation douloureuse, qui devait s’imposer, avec une évidence croissante, aux quatrième, cinquième et sixième assemblées de Lambeth (1897. 1908. 1920).

Entre Anglicans et Orthodoxes, se dressait un obstacle insurmontable. L’anglicanisme demandait avant tout la reconnaissance de ses ordinations. Il ne put jamais l’obtenir.

Le refus permanent des Orientaux s’appuyait sur deux raisons d’inégale valeur : l’une commune à tous les Orientaux, l’autre écartée par les Russes, mais maintenue inflexiblement par les Grecs.

La raison commune à tous les Orientaux était celle même qui devait motiver, en 1896, le rejet des ordres anglicans par Léon XIII (lettre Apostolicae curae) : l’interruption de la série des consécrateurs, au début de l’institution anglicane, par le défaut officiel d’intention efficace.

La raison particulière aux Grecs était la nullité de tous les sacrements occidentaux, y compris le baptême. Raison étrange, au regard de la théologie et de l’histoire, mais alors irréductible. En 1840, Macaire, métropolite de Diarbékir, passant au schisme, dut se soumettre à un nouveau baptême.

Pour les Anglicans, si ombrageux quant au fait de leurs ordinations, rien ne pouvait être plus mortifiant que l’attitude particulière des Russes, disposés à admettre tous les sacrements administres par les Occidentaux, mais réservant toutes leurs sévérités pour les ordinations anglicanes, où ils ne découvraient pas ombre de sacrement.

Ce désaccord devait assombrir toutes les conversations entre Anglicans et Russes, au cours du xix c siècle. En 1888, lors des fêtes qui se déroulaient à Kiev pour le centenaire de saint Vladimir, Bbnson, primat de Canterbury, s'était fait représenter par deux laïques : l’un d’eux, Bikkhrck, allait se vouer tout entier à la cause des Eglises et remplir