Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/121

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qu’au bonheur de vous voir et j’étais vraiment malheureux de ne pouvoir quitter mon lit de souffrances et d’angoisses.

— C’est d’autant plus fâcheux pour vous, répondit le roi, que j’avais fait publier que ma fille épouserait celui qui lui avait sauvé la vie, et que quelqu’un s’est présenté avant vous, fournissant la preuve de ce qu’il avançait.

— Et quelle est cette preuve, Sire, s’il vous plaît ?

— Il a apporté les sept têtes de la bête tuée par lui.

— Vous pouvez vous convaincre, Sire, qu’il n’est qu’un imposteur. Faites ouvrir les gueules de ces sept têtes et vous verrez qu’elles n’ont plus de langues, car les voici. Je les ai coupées après avoir tué l’animal.

— Serait-ce vrai ? s’écria le roi, qui donna aussitôt l’ordre de s’assurer si les têtes n’avaient plus de langues.

Vérification faite, l’on reconnut l’effronterie du charbonnier, qui fut aussitôt conduit en prison pour le mensonge