Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/13

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serpolet, semblant ravis de prendre ainsi leurs ébats.

Tout en les admirant le gardien vit avancer vers lui un charbonnier qu’il reconnut bientôt, malgré son déguisement, pour être ministre du roi.

— Vous gardez des lapins, lui dit le nouveau venu.

— Mais oui, maître charbonnier.

— Voulez-vous m’en vendre un ?

— Nenni, ces animaux ne sont point à moi, et je ne puis les vendre.

— Bast ! vous direz que vous en avez perdu un, et je vous le paierai le prix que vous voudrez.

— Non, je ne vous en vendrai pas ; mais, cependant si vous tenez tant que ça à en avoir un, grimpez sur le haut du rocher que v’là devant vous, et laissez-vous glisser jusqu’en bas sur le derrière. Je tiendrai ma parole, je vous le promets.

— Ce que vous demandez là est absurde. Je déchirerais mes vêtements et laisserais une partie de moi-même sur les ronces et les cailloux.