— Couche-toi, enfant, il est tard. Tu te fatigues trop. C’est demain qu’arrive ton fiancé, il te trouvera laide.
— Non, non, je ne serai pas laide, d’ailleurs j’ai bientôt fini.
Et la fillette attendait impatiemment que la vieille fût endormie pour aller rejoindre son cousin.
L’ogre était magicien, et sa femme était fée ; il s’agissait donc, pour leur échapper, de prendre toutes les précautions nécessaires.
La princesse savait que la fée cachait, chaque soir, sous son oreiller sa baguette magique et il était important, pour assurer leur succès, de la lui ravir.
Aussitôt qu’Yvonne se fut rendue compte que l’ogresse dormait profondément, elle s’avança, sur la pointe du pied, près du lit de la fée, et réussit à s’emparer de la précieuse baguette. Elle en toucha une pomme, qui était à cuire, en lui disant : « Si la fée m’appelle, réponds pour moi. »
Et elle sortit rejoindre son cousin.
La vieille se réveilla bientôt, et s’écria :