Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/156

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mières malheureuses et secourir les infortunes.

Le manoir du Bois-Greffier, situé dans une vallée, est exposé aux fièvres intermittentes, si difficiles à guérir, et qui sont causées par les eaux stagnantes d’un étang et de nombreuses mares.

Chaque année, lorsque les chaleurs faisaient évaporer de ces marais fangeux des miasmes pestilentiels, les pauvres petits enfants des fermes avaient la fièvre, et tremblaient comme par les plus grands froids de l’hiver. C’était alors qu’il fallait voir la châtelaine et sa fille entrer dans chaque maison, s’informer de la santé de celui-ci, préparer la tisane de centaurée pour celle-là, les soigner tous et relever leur courage.

Bientôt on ne les vit plus et l’inquiétude se lut sur tous les visages. Qu’était-il survenu ? La bonne dame était-elle malade ? La chère demoiselle était-elle en danger de mort ? Les bruits les plus divers circulaient de bouche en bouche.

La vérité fut enfin connue ; on apprit