Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/188

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tan jeta un cri de désespoir, de terreur et de rage. Pour fuir, il se transforma en serpent et voulut se sauver dans les broussailles. Peine inutile, la Vierge, plus prompte que lui, de son pied lui écrasa la tête.

Elle revint ensuite à la chapelle informer Jeanne, restée en prières, qu’elle pouvait retourner près des siens pour les rassurer et les consoler en leur apprenant qu’ils étaient débarrassés de leur ennemi.

À partir de ce jour, la vie de cette pieuse famille s’écoula à bénir leur bienfaitrice, et à distribuer en aumônes le trésor du diable.

Jusqu’au jour où le chemin de fer est venu faire abattre le rocher d’Uzel, la cime élancée de ce roc représentait une Vierge. Les vieilles gens du pays vous l’affirmeront, et, si vous leur montrez l’image de la Vierge, un serpent sous les pieds, tous vous diront : « C’est Notre-Dame du Mont-Serrat écrasant le Sarrasin. »