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Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/273

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LE DIABLE CHANGÉ EN FILLE


Si le bon Dieu et les saints venaient autrefois se promener dans nos campagnes bretonnes, le diable ne s’en privait pas lui non plus, ainsi que nous le verrons tout à l’heure.

À une époque où le compagnonnage existait, tous les ouvriers faisaient leur tour de France. Ils étaient fiers, ces artisans, avec leurs grandes cannes enrubannées, parcourant les routes en tous sens, et s’interpellant ainsi lorsqu’ils se rencontraient :

— Tope ! pays, quelle vocation ?

— Charpentier.

— Et toi, pays ?

— Tailleur de pierre.

Selon qu’ils étaient ou n’étaient pas du même corps de métier, ils buvaient à la même gourde, ou bien se disaient en se toisant :