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LES TROIS FRÈRES

leur venir en aide. Mais non, c’étaient deux fainéants qui dépensaient au cabaret le peu d’argent qu’ils gagnaient.

Le troisième, meilleur que ses aînés, et animé de bonnes intentions, était malheureusement trop jeune pour seconder ses parents comme il l’aurait désiré.

Le père et la mère Giboire travaillèrent tant qu’ils purent, et suèrent sang et eau pour faire face aux besoins les plus pressants de la vie ; puis, la vieillesse arrivant, ils succombèrent à la peine, et moururent en laissant autant de dettes que la valeur du bien qu’ils pouvaient posséder.

Lorsque la succession fut liquidée, il ne resta rien aux enfants qui se virent obligés d’aller au loin chercher du travail.

Ils partirent ensemble, emportant seulement quelques nippes enveloppées dans un mouchoir de poche au bout d’un bâton.

Après avoir marché quelques jours, en grignotant le dernier morceau de pain qui leur restait, et sans trouver d’ouvrage, car le moment de la récolte des grains n’était pas encore venu, ils arrivèrent à un carre-