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VIII
INTRODUCTION

C’était généralement en hiver que ces industriels venaient en Bretagne.

La journée de travail terminée, ils formaient le cercle devant la vaste cheminée de l’auberge, et, tout en mangeant des châtaignes grillées et en buvant du cidre, ils racontaient leurs voyages, et tout ce qu’ils avaient appris dans leurs pérégrinations.

Marg’rite, qui filait sa quenouille dans un coin du foyer, ne perdait pas un mot de leur conversation ou de leurs contes, ni un couplet de leurs chansons. Aussi en savait-elle long, la petite mère Courtillon !

Un mot, une inflexion de voix, un rien réveillait dans sa tête les récits qui y étaient accumulés, et, comme sa mémoire était prodigieuse, son répertoire ne s’épuisait jamais.

C’est à elle que nous devons la plus grande partie des contes du présent volume. S’il nous en a été dit par d’autres, ceux-ci les tenaient de la bonne vieille.

A. O.