Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

attendu avec impatience et où les noces ne tardèrent pas à avoir lieu.


II

Après quelques jours de mariage, la princesse s’aperçut que son mari trouvait chaque matin, sous son oreiller, cinquante écus, et elle en conçut une vive jalousie.

Comme elle avait une fée pour marraine elle alla lui conter ses chagrins.

— Tu es une sotte, lui dit la fée, l’argent de ton mari est à toi comme à lui puisqu’il ne te refuse rien, et qu’il est même le premier à t’offrir tout ce que tu peux désirer.

— C’est égal, ça m’humilie, et je voudrais que ce fût moi qui trouve tous les matins cinquante écus sous mon oreiller.

— Tu n’es pas raisonnable, et tu pourras bien un jour te repentir de ta jalousie.

— Tant pis ! je veux que ce soit moi et non lui qui apporte l’argent dans le ménage.

— Alors il faut pour cela, mon enfant, lui faire rendre le cœur d’un pigeon qu’il a