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Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/62

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LA FÉE DES HOUX

Plusieurs pierres semblent suspendues dans l’espace, car les informes piliers qui les supportent se terminent quelquefois en pointe. On ne comprend pas comment de pareilles masses (6 mètres de long) peuvent demeurer en équilibre sur des appuis chancelants, à peine enfoncés en terre, et qui ne tiennent debout assurément que par l’énorme poids qu’ils soutiennent.

Un jour que j’étais assis au pied de ce monument des premiers âges, remontant en imagination les siècles qui se sont écoulés depuis son érection, et songeant aux cérémonies dont il a dû être le témoin, je fus tout à coup tiré de ma rêverie par un petit paysan qui s’en vint tourner autour de moi en me regardant d’un air curieux.

— Comment t’appelles-tu ? lui demandai-je.

— Jean-Marie Bosse, me répondit-il.

— Que fais-tu là ?

— Je garde mes vaches.

— Sais-tu qui a apporté ces grosses pierres dans le coin de ce champ ?

— Les fées, pardine.